L’un de ces groupes pro-viol compte près de 70 000 membres, selon la radio publique allemande.
Ce qui est le plus déconcertant pour les organismes de soutien aux victimes de violences sexuelles, c’est que ces groupes peuvent agir sans impunité.
«On ne parle pas d’une pratique sexuelle diverse, on parle de violences sexuelles, d’agressions sexuelles. C’est inquiétant dans le contexte où on tente d’éduquer les gens, de les sensibiliser aux impacts d’une agression à caractère sexuel», soulève Marie-Soleil Desrosiers, intervenante du CALACS de Trois-Rivières.
Mais comment des actes criminels peuvent se produire sur le web sans conséquence?
C’est là que réside le nœud du problème. Les superpuissances numériques tentent souvent de se dédouaner du contenu problématique qui circule sur leur plateforme en disant qu’ils n’en sont pas l’auteur, mais plusieurs experts estiment qu’il devrait être tenu responsable.
«Les lois n’ont pas été mises à jour pour s’assurer que ce qui est interdit dans le monde physique l’est aussi dans le monde virtuel», explique Pierre Trudel, professeur au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal.
«Mais ces plateformes ne sont pas complètement innocentes, elle bénéficie directement ou indirectement de ce trafic de propos», rappelle également M. Trudel.
Toutefois, plusieurs gouvernements tentent de légiférer à ce niveau.
Le patron de Telegram, Pavel Durov a d’ailleurs été accusé par la justice française à l’automne dernier. Les autorités françaises considèrent que le président-directeur général n’a pas suffisamment modéré sa plateforme pour empêcher la circulation de contenus criminels.
Un début, mais c’est loin d’être assez, il faut que les États se regroupent pour renforcer leurs lois, explique Pierre Trudel. «Les plateformes lorsqu’elles sont montrées du doigt pour avoir négligé d’agir, elles jurent la main sur le cœur qu’elles vont mettre en place des mécanismes pour que les choses se passe mieux», explique-t-il.
À voir dans la vidéo.