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C’est au tour du premier ministre sortant et chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), François Legault, de s’entretenir avec les animateurs des bulletins Noovo Le Fil, Marie-Christine Bergeron et Michel Bherer. Les dossiers du troisième lien, de l'immigration et de l'environnement ont vite fait de prendre beaucoup de place dans sa campagne électorale.
DOSSIER | Les chefs en entrevue sur Noovo Info
On a reproché, au cours des derniers jours, au chef caquiste de diviser les Québécois dans plusieurs dossiers, donc celui du troisième lien dans la région de Québec. M. Legault a réitéré que le secteur avait besoin d’un nouveau pont — ou d’un tunnel — pour relier la rive Sud à la capitale nationale.
«Il y a des gens qui mettent ça en opposition avec l’environnement alors que les gens ont besoin de circuler, ne serait-ce qu’en voiture électrique», a dit M. Legault, sans donner davantage d’explications sur sa vision du projet.
Lors d’une entrevue réalisée par Radio-Canada, M. Legault avait demandé aux Montréalais qui s’opposent au projet autoroutier de cesser de «regarder de haut les gens de Québec et Lévis».
Sur la question de l’immigration, M. Legault soutient qu’il n’y a qu’une «petite minorité» de personnes insatisfaite des projets de loi 21 et 96, finalement adoptés lors du premier mandat caquiste à l’Assemblée nationale. «La majorité des Québécois sont d’accord. Je crois qu’il faut avoir le courage de dire que le français sera toujours vulnérable. La loi 96 n'est pas contre les anglophones, mais pour la survie du français», ajoute François Legault lors de l’entrevue réalisée dans la cour d’école de son enfance.
Le leader de la CAQ a dû s’excuser la semaine précédant l’entrevue avec Noovo Info en raison d’une sortie sur l’immigration, quand il avait fait un lien entre la venue de nouveaux arrivants et l’extrémisme.
M. Legault dit s’être mal exprimé; qu’il essayait plutôt d’exposer les défis d’intégration des immigrants aux valeurs de leurs pays d’accueil. «Lorsque les journalistes m’ont posé la question : “Quelle valeurs” ?Je n’aurais pas dû répondre […] Ça m’a fait de la peine qu’on l’ait interprété comme ça», se désole-t-il.
Dossier | Élections Québec 2022
François Legault se réjouit d’avoir fait des «gains» face à Ottawa, lors de son premier mandat à la tête de l’État québécois. Il cite les dossiers de l’habitation, de l’internet haute vitesse et des garderies comme des avances des intérêts québécois. «J’ai besoin de l’appui des Québécois pour aller chercher plus de pouvoir en immigration. Il en va de la survie du français au Québec», croit-il.
François Legault a tenu à rappeler que le gouvernement fédéral continue d’avoir les pleins pouvoirs, notamment en immigration. «On est allé chercher des milliards de dollars. C’est un pas dans la bonne direction», a déclaré M. Legault. Il accuse le gouvernement libéral de Justin Trudeau de vouloir s’ingérer dans les champs de compétence provinciale, comme la santé — une approche «centralisatrice» avec laquelle M. Legault est en désaccord.
«Le compromis que j’ai fait, c’est de mettre la souveraineté de côté pour avoir un Québec plus autonome» - François Legault
En entretien avec Noovo Info, M. Legault a affiré n’avoir eu aucune discussion avec le nouveau chef du Parti conservateur (PCC) du Canada, Pierre Poilievre. «Évidemment, je vais lui parler si je suis élu le 3 octobre», a prudemment résumé le premier ministre sortant, sans mentionner si M. Poilievre aura son appui. Lors de la dernière campagne électorale fédérale, M. Legault avait publiquement appuyé le PCC, une décision qui avait fait grandement réagir.
Questionné à savoir si la province accédera un jour à l'indépendance, M. Legault est clair : «Non.»
Il croit cependant que le Québec de demain obtiendra plus «d'autonomie».
«Plus on va éliminer notre écart de richesse, plus il sera facile de négocier avec le reste du Canada», calcule-t-il. «La souveraineté, c'est un moyen. Moi ce que je veux, c'est un Québec fort, riche, fier et plus vert.»
Un gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) demanderait à Hydro-Québec d’étudier la possibilité de construire de nouveaux barrages et d’arriver à des propositions concrètes «dans les prochains mois». Cette avenue, estime M. Legault, aidera le Québec à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. «On doit remplacer le gaz et le pétrole par l’électricité», explique le chef caquiste.
M. Legault estime que son parti est le seul à avoir un «plan complet» pour réduire les GES. «On a le courage de dire: "Oui, on va considérer l'hydro-électricité"», pour s'assurer d'une autonomie énergétique.
Des observateurs ont estimé la semaine dernière que le coût environnemental lié à la construction de barrage est trop élevé et qu'il faut davantage miser sur l'énergie éolienne.
Selon les chiffres de la CAQ, il faudrait augmenter la production d’électricité de 100 térawatts au Québec — une production une fois et demie supérieure à la production actuelle. C'est Hydro-Québec qui définirait le nombre de barrages à construire, à quel coût, ainsi que leur localisation.
En rafale
Qui est votre meilleur(e) adversaire
«Honnêtement, je respecte les quatre (chefs). Ils présentent des points de vue tellement différents qui sont parfois aux extrêmes.»
Qui est votre pire ennemi, Gabriel-Nadeau Dubois, Éric Duhaime ou vous-même?
«C’est moi-même. Je le sais, je suis quelqu’un de spontané qui dit ce qu’il pense et ça m’arrive de m’accrocher»
Si vous aviez un seul geste à poser comme PM à la fin d'un mandat, quel serait-il?
«J'aimerais donner tous les outils aux enfants du Québec pour qu'ils puissent aller au bout de leur potentiel».