Et il ne s'agit pas de personnel de bureau, mais bien d'infirmières.
La décision soulève la colère, et ce, en plein contexte de pénurie de main-d'oeuvre.
L’annonce est particulièrement difficile pour cette infirmière, qui a préféré préserver son anonymat. Elle est atteinte d'un cancer et en attente d’une mastectomie.
«Je vis un cancer, je suis déjà assez stressée comme ça», laisse tomber celle qui cumulait sept ans d’expérience à l’hôpital Anna-Laberge et qui a appris son licenciement via un appel qui a duré au plus six minutes.
Au bout du fil, son interlocuteur n’avait pas de réponse à ses questions et l’a plutôt dirigée vers les ressources humaines. «Je n’avais pas besoin de ce stress et ce que ça occasionne à mes collègues, c’est avoir plus de patients», déplore-t-elle.
Elle pourrait se voir offrir un nouveau poste, mais dans un cadre bien moins avantageux, elle qui travaillait de jour.
Au total, une trentaine d’infirmières du CISSS de la Montérégie-Ouest ont vu leur poste aboli. Une centaine de postes vacants ont connu le même sort.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, justifie ces coupes en affirmant créer d’autres postes et se doter ainsi de plus de flexibilité.
Ces explications sont loin de convaincre Mélanie Gignac, du Syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Ouest (SPSMO), qui est affilié à la FIQ. «Présentement, on ne voit pas de création de postes, puisque les postes qui ont été abolis, c’est pour récupérer au SPSMO 150 M$. On n’a pas créé d’autres postes ici. On fait vraiment de l’abolition», illustre-t-elle.
La vice-présidente adjointe de Santé Québec, Robin Marie Coleman, qualifie quant à elle l’exercice d’«extrêmement difficile».
Résultat? De nombreuses infirmières pensent maintenant se réorienter ou se diriger vers le privé.
«Il n’y a plus de postes intéressants du lundi au vendredi. Facilement, j’échangerais pour un casque de construction sur le bord de la route et je gagnerais 30$ de l’heure à surveiller la circulation. C’est beaucoup plus que ce qu’on gagne comme infirmière», avoue la dame rencontrée par Noovo Info.
Pour le reportage intégral, voyez la vidéo.