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Sous le court extrait du clip publié par l’artiste sur son compte Instagram, un admirateur s’extasie. «C’est tellement gai et c’est tout ce que je veux», s’enthousiasme-t-il.
Le commentaire suivant est moins élogieux : «Le manque de corps différents est un peu triste», écrit un autre utilisateur.
Ces deux commentaires résument à eux seuls le débat qui divise l’internet queer depuis quelques jours.
L’animateur et créateur de contenu Karl Hardy, qui milite pour une plus grande représentativité des différents corps, est lui-même mitigé face au clip de l’icône queer australienne.
«J'ai ressenti un goût amer, mais en même temps, je suis comme déchiré, parce que je l'aime beaucoup [Troye Sivan] et parce que j'aime la chanson», résume-t-il.
S’il apprécie l’artiste, c’est qu’à travers son art, il aborde le fait d’avoir des sentiments pour une personne du même sexe avec émotion et authenticité, ce qui est encore trop rare dans la culture populaire. Le manque de diversité corporelle à l’écran le déçoit toutefois.
«C'est tellement important de voir cette libération sexuelle queer à l'écran, mais c'est aussi hyper important d'inclure tout le monde là-dedans parce que malheureusement c'est une réalité qui est assez frappante. Quand t'es gai et t'es gros, t'es souvent exclu de ce discours là tout simplement», explique Karl Hardy en entrevue à Noovo Info.
«C'est pas vrai qu'être gai c'est ce qu'on voit uniquement dans le clip. Être gai, c'est plusieurs réalités. Au sein même de notre propre communauté, on s'ostracise entre nous
vraiment beaucoup. Je pense que c'est vraiment ancré au sein de notre communauté et ça prend énormément de travail pour enlever ça, puis pour changer ça», ajoute-t-il.
Pour Karl Hardy, d’un point du vue artistique, le clip n’en demeure pas moins très beau, edgy, au goût du jour et super actuel. Et il n’hésite pas à qualifier la chanson de bagner.
En entrevue avec Billboard mardi, Troye Sivan a dit entendre les critiques.
«Pour être honnête, ce n’était pas quelque chose à quoi nous avons pensé, on ne s’est évidemment pas dit : ‘’Nous voulons avoir un type de personne précis dans la vidéo.’’ Nous avons juste fait la vidéo et il n’y avait pas beaucoup de réflexion derrière cela», a déclaré le principal intéressé au magazine spécialisé en musique.
Le chanteur australien a du même souffle dénoncé certains de ses détracteurs qui ont profité de ce débat pour se moquer de sa minceur, citant notamment des gens lui disant qu’il devrait «manger quelque chose».
«J’ai eu mes propres insécurités avec mon image corporelle. Je pense que le corps de chacun est beau, y compris le mien et c’est plate de voir les gens parler du corps des autres», a-t-il confié à Billboard.
Le prochain clip de Troye Sivan fera-t-il plus de place à des corps différents? Les paris sont ouverts, mais une chose est sûre : Karl Hardy se porte volontaire pour y figurer, nous dit-il rieur à la fin de notre entretien.