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Une famille de cinq enfants ressort vraiment déçue de cet épisode et s'inquiète pour l'avenir de l'éducation au Québec.
Avant le début de la grève, les parents de la famille Bataille espéraient que le gouvernement règle le dossier avec diligence, mais dans la semaine précédant le retour en classe, ils appréhendaient le retour en classe et étaient déçus de l’attitude du gouvernement.
«Normalement, quand quelque chose est important, on règle ça vite et on fait fi de son orgueil», a commenté Séverine Le Page dans un entretien avec Noovo Info.
«On dirait que c’est un jeu d’égos, et je ne trouve pas que les négos et l’égo vont ensemble.»
Le père partage l’inquiétude de sa conjointe et renchérit. «L’éducation, c’est à la base de tous ceux qui vont travailler dans le futur donc, si on part mal, c’est difficile de rattraper», croit Frédérick Bataille.
La liste d’inquiétudes de ces parents est longue. Après les éprouvantes négociations de nouvelles conventions collectives, les enseignantes et enseignants seront-ils dans de bonnes conditions pour travailler? «On calcule qu’il y aurait peut-être de l’école jusqu’au 30 juin, si ça marche», dit Mme Le Page. «Mais est-ce que les profs sont d’accord avec ça? Nous, ce qui nous inquiète, c’est de savoir dans quel état sont les profs.»
Il ne faut pas oublier que les jeunes sont les tributaires directs de ce bras de fer entre les travailleurs du secteur public et Québec.
Rémi, 9 ans, est en 4e année du primaire. Il s’ennuie énormément de son enseignante.
«On va avoir manqué beaucoup de devoirs, d’examens…» soulève-t-il. Il a confectionné une carte de Noël à sa prof.
Myro, 17 ans, est en 5e secondaire. Comme ses camarades de classe, il a manqué ses examens du ministère mais, au moins, il n’a pas de difficultés scolaires.
«Ça va être dur», pense l’adolescent. «Quand je vais recommencer l’école, tout le monde va être au même niveau.
«Il y en a peut-être qui auront étudié pendant la grève, mais la majorité du monde, non. Tout le monde va devoir se souvenir de la matière et ça va vraiment rallonger les cours», craint Myro, quoiqu’il «ne pense pas que ça va être plus difficile qu’avant».
Au final, les membres de la famille Bataille espèrent que les ententes de principe seront acceptées pour éviter d’éventuelles nouvelles grèves, mais continuent d’appuyer la cause des enseignants.
«Je pense que les professeurs se sont fait avoir», avance Myro. «Ils n’auront pas autant d’argent qu’ils auraient pu avoir.»
Son père Frédérick, lui, se demande s’il y aura une vague de démissions.
Et pour sa mère Séverine, il restera un gros problème, à moins qu’il soit adressé dans l’entente de principe conclue entre la FAE et le Conseil du trésor dont les détails n’ont pas été divulgués jusqu’ici.
«On discutait des trois vitesses de l’école [à l’automne], mais je n’ai pas entendu le gouvernement évoquer comme priorité d’adresser ce problème», dit Mme Le Page.
«Il y a un gros problème avec le public, les projets particuliers et le privé. Il faut qu’on rende l’école accessible à tous et, avec ce qui vient de se passer, on vient de creuser encore plus le sillon.»