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Cette crise touche particulièrement les femmes, dont celles victimes de violence conjugale.
Plusieurs organismes s'attendaient à plus du gouvernement Legault. Leur déception se fait plus que ressentir.
Dans le budget annoncé mardi, le gouvernement compte consacrer 634 millions de dollars sur six ans pour accroître l’offre des logements sociaux.
«Le gouvernement de la CAQ repose beaucoup de ses espoirs sur le marché privé. C’est un peu de la pensée magique que le marché va régler le problème. On a besoin de développer du logement social et communautaire abordable, selon le revenu des locataires. On a besoin de mesures pour contrer l’enflure des prix sur le marché », explique Marie-Ève Desroches, chargée de projet pour la table des groupes de femmes de Montréal.
Ces investissements vont permettre ainsi de compléter la livraison de 3500 logements dans le cadre du programme Accès Logis et 1000 logements abordables.
«Pour l’aide au logement, cela ne va pas. Ils ont annoncé de vieilles unités. Ce sont des unités qui étaient déjà dans la machine», dénonce-t-elle.
En plus d’une hausse importante des prix, il y a une forte demande dans le marché immobilier. Ce qui complique la tâche des intervenantes au quotidien.
«Il y a quelques années, on arrivait à trouver un appartement, entre quatre à six semaines, pour la femme. Maintenant, il n’y a pas tant de disponibles, mais à la base on regarde le prix. Ça n’a juste pas d’allure. On travaille beaucoup justement sur le positif. Mais c’est sûr que c’est toujours quelque chose qui pop dans la tête de la femme», soutient l’intervenante Nancy Patry, de la Maison Hina.
«Parfois, les femmes seraient prêtes à partir, mais elles doivent attendre de deux, trois ou quatre mois pour qu’un logement se libère pour qu’elles puissent quitter. À ce moment-là, ça veut dire que des femmes, en danger chez elles, peuvent se voir refuser l’accès à une maison», s’inquiète Louise Riendeau, du regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.
Selon le rapport de la table des groupes de femmes de Montréal, environ 67 % des groupes qui offrent du logement ou de l’hébergement pour les femmes à Montréal ont dû allonger les séjours en hébergement, notamment en raison de la crise du logement.
«La crise du logement fait en sorte que c’est plus difficile de dire : demain matin je m’en vais, je loue ailleurs ou je quitte», ajoute Mme Desroches.
Pour plus de détails, voyez le compte-rendu de notre journaliste Louis-Philippe Bourdeau.