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Alors que plusieurs experts en santé ont déploré et dénoncé la situation dans les hôpitaux de la province, une spécialiste en médecine d’urgence est passée de la parole aux actes en proposant une solution concrète afin de désengorger nos urgences.
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La médecin et professeure-chercheuse clinicienne à l'Université de Sherbrooke Catherine Hudon, accompagnée de Maud-Christine Chouinard, ont proposé l'approche V1SAGES, un projet pilote qui est actuellement expérimenté dans deux régions du Québec.
En entrevue sur les ondes de Noovo Le Fil Estrie, la Dre Hudon a expliqué que 5% de la population utilise 35% des services d’urgence. «Une problématique inquiétante qui pourrait être réglée grâce à l’approche V1SAGES.»
«Ils reviennent de façon répétées, souvent pour des problématiques complexes, des triades de difficultés de maladies chroniques, de troubles de santé mentale, de précarités sociales économiques, alors ce qu’on vise avec l’approche V1SAGES, c’est d’offrir un meilleur suivi à ces personnes, de meilleurs services en amont pour éviter qu’elles se ramassent à l’urgence en désespoir de cause», a-t-elle lancé.
Selon la chercheuse clinicienne, cette nouvelle méthode sera grandement efficace, elle qui est déjà utilisée chez les personnes aînées en perte d’autonomie et «plusieurs études depuis plusieurs années à l’international le démontrent».
«Ce qu’on propose, c’est une approche similaire, mais pour les patients qui ont des besoins complexes. Avec cette clientèle, c’est très important d’agir, parce qu’actuellement, ils tombent souvent entre deux chaises dans les différents programmes», a-t-elle ajouté.
Dre Hudon estime que l’approche V1SAGES pourrait être instaurée très prochainement dans la province, alors que des pourparlers avec le gouvernement sont présentement en cours.
«Il y a beaucoup d’intérêt, alors si ça va dans le sens qu’on pense, ça pourrait être assez rapide. Le défi, c’est de réussir à l’implanter et à ce que ça se déploie dans le système de santé, alors c’est vraiment là-dessus qu’on travaille pour trouver les ingrédients clés et comment il faut procéder pour changer les pratiques», a-t-elle dit.
Cette entrevue survient après que le taux d’occupation dépassait les 110% dans plusieurs salles d’urgence du Québec. Du côté du Centre hospitalier de Granby, le taux d’occupation fracassait les 160%.
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