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Art et culture

Un huissier a saisi des actifs du Groupe Juste pour rire la semaine dernière

La saisie a eu lieu une semaine avant que JPR n'annonce mardi qu'elle annule l'édition 2024 du festival Juste pour rire à Montréal et qu'elle se place à l'abri de ses créanciers.

Un huissier a saisi la semaine dernière plus de 800 000 $ d'actifs auprès du Groupe Juste pour rire.
Un huissier a saisi la semaine dernière plus de 800 000 $ d'actifs auprès du Groupe Juste pour rire.
Jacob Serebrin
Jacob Serebrin / La Presse canadienne

Un huissier a saisi la semaine dernière plus de 800 000 $ d'actifs auprès du Groupe Juste pour rire (JPR), une semaine avant que l'entreprise du secteur de l'humour annonce se placer à l'abri de ses créanciers.

La saisie a eu lieu une semaine avant que JPR n'annonce mardi qu'elle annule l'édition 2024 du festival Juste pour rire à Montréal et qu'elle se place à l'abri de ses créanciers.

La Cour d'appel du Québec a ordonné à Juste pour rire de verser à André Gloutnay, archiviste, 666 500 $ pour couvrir la perte de salaire depuis la mise à pied et les gains futurs jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge de la retraite, ainsi que des intérêts et une indemnité additionnelle.

M. Gloutnay a témoigné que le fondateur du festival, Gilbert Rozon, lui avait proposé ce poste en échange d'une collection de vidéos sur l'humour, selon le jugement du 8 février. 

M. Gloutnay a indiqué que M. Rozon lui aurait dit: «Je veux que tu me cèdes ta collection qui est chez toi en échange d’un emploi permanent à vie. C’est toi-même qui décide quand tu partiras. C’est pas quelqu’un d’autre. Je te donne ma parole, tu me donnes la tienne».

M. Gloutnay, qui possède une connaissance «encyclopédique» du milieu de l'humour, selon la décision du tribunal, a été initialement embauché pour travailler au musée Juste pour rire, mais s'est vu confier un nouvel emploi au sein du groupe lors de la fermeture du musée en 2011.

Cependant, le paiement ordonné par le tribunal n'a pas été effectué, selon un avis d'exécution d'un montant total de 850 538,26 $ déposé par un huissier le 27 février. L'avis d'exécution de l'huissier laisse entendre que des comptes bancaires détenus par l'entreprise ont été saisis.

Au procès, les avocats du Groupe Juste pour rire et de ses sociétés affiliées ont fait valoir que M. Rozon avait fait cette promesse à titre personnel et non à titre de dirigeant des compagnies, un argument que le juge n'a pas retenu.

M. Rozon a vendu sa participation dans Juste pour rire en 2018, après avoir été accusé d'inconduite sexuelle. En 2020, il a été acquitté dans un procès pour viol. 

Neuf femmes ont aussi intenté des poursuites civiles contre l'homme d'affaires déchu, alléguant qu'il les avait agressées sexuellement. Aucune de ces allégations n’a encore été testée devant les tribunaux. M. Rozon, qui a nié ces allégations, a intenté une action en diffamation contre deux femmes qui l'ont accusé d'inconduite sexuelle.

Mardi, JPR a annoncé qu'il annulait l'édition 2024 du festival Juste pour rire à Montréal et qu'il prenait des mesures en vertu de la loi fédérale sur la faillite pour se protéger des créanciers.

PwC, anciennement connu sous le nom de PricewaterhouseCoopers, a été nommé syndic d'insolvabilité alors que l'entreprise cherche à se protéger contre ses créanciers.

Selon Tourisme Montréal, le festival d'humour attire environ 180 000 personnes par an dans la métropole québécoise. 

Jacob Serebrin
Jacob Serebrin / La Presse canadienne