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Les partis d'opposition accusent le gouvernement Legault d'avoir livré un budget « électoraliste » et « irresponsable », en versant un chèque aux contribuables quelques mois avant l'élection et en n'en faisant pas assez pour lutter contre le réchauffement
Les partis d'opposition accusent le gouvernement Legault d'avoir livré un budget «électoraliste» et «irresponsable», en versant un chèque aux contribuables quelques mois avant l'élection et en n'en faisant pas assez pour lutter contre le réchauffement climatique.
Le gouvernement versera un chèque de 500 $ aux contribuables gagnant 100 000 $ ou moins afin de les aider à absorber l'inflation plus forte que prévu, selon le budget présenté par le ministre des Finances, Éric Girard, mardi.
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«Comme par hasard», ce montant sera versé à quelques mois de l'élection provinciale qui aura lieu en octobre prochain, dénonce Carlos Leitao, le porte-parole en matière de finances publiques du Parti libéral du Québec (PLQ), qui accuse le gouvernement d'avoir produit un budget «purement électoraliste».
Même son de cloche chez Québec solidaire (QS), où l'on dit que le gouvernement «fait pleuvoir des chèques» pour verser «juste assez d'argent pour que ça flashe». «Bienvenue au lancement de la campagne, de la Coalition avenir Québec (CAQ)», a lancé Manon Massé, porte-parole du parti de gauche au début de sa conférence de presse.
Les contribuables gagnant 100 000 $ recevront un chèque dont ils n'auraient pas besoin, déplore-t-elle.
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Les ménages vulnérables, pour leur part, auraient besoin de plus que 500 $ pour composer avec la hausse des prix des biens essentiels comme le logement et l'alimentation. «Le budget de M. Girard nous fait croire que les plus riches vivent l'inflation de la même façon que le monde ordinaire. Bien, ce n'est pas vrai pantoute!»
Pour le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, le seuil de 100 000 $ a été choisi afin de rejoindre un large nombre d'électeurs, soit 6,4 millions adultes. En agissant ainsi, la CAQ «repousse les limites de l'électoralisme à des niveaux inégalés», selon lui.
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, juge pour sa part que le budget est «paternaliste». Il avance que le gouvernement aurait dû baisser les impôts plutôt que d'envoyer un chèque.
D’un autre côté, le fait de présenter un budget en période préélectorale n’en fait pas en soi une ruse politique, selon l’analyste politique et directeur du TACT Conseil, Dominic Vallières.
«Un budget électoraliste aurait eu plusieurs mesures qui auraient été conditionnelles à la réélection du gouvernement, ce qui n’est pas le cas. C’est un budget préélectoral par la force des choses avec les élections à date fixe», explique l’expert.
De plus, il s’agit du deuxième budget de suite qui est déposé quelques mois avant le lancement officiel de la campagne électorale.
Le parti de François Legault se range traditionnellement plus à droite, surtout lorsqu’il est le parti de l’opposition, mais ce nouveau budget démontre un changement plus centriste, selon M. Vallières.
Cette transition avait d’ailleurs déjà commencé alors que d’importantes sommes devaient être investies dans les services sociaux en raison de la pandémie.
«À mon sens, la mue de la CAQ vers un parti de gouvernement se complète. Ce grand recentrage qui est voulu par les stratèges gouvernementaux, on le voit s’opérer», ajoute-t-il.
D’ailleurs, s’il y avait stratégie électorale en jeu, elle serait de placer la CAQ entre les deux partis plus «extrémistes», soit les conservateurs d’un côté et Québec solidaire de l’autre. Cette approche pourrait également étouffer les partis plus traditionnels, soit le Parti libéral et le Parti québécois.
Tant le PLQ, QS que le PQ ont identifié l'environnement comme une des principales lacunes du budget. Le gouvernement Legault prévoit ajouter 1 milliard $ à son plan environnemental 2022-2027 pour porter son financement total à 7,6 milliards $.
Ce plan «n'est pas à la hauteur» du défi climatique, juge Mme Massé. «Il continue à investir dans les autoroutes. Je n'ai pas été impressionné par ce budget-là».
Le PLQ aurait souhaité que le gouvernement en fasse davantage pour accélérer la transition énergétique. Le porte-parole en matière d'énergie, Marc Tanguay, a ridiculisé les démarches du gouvernement pour développer l'hydrogène vert. Le gouvernement n'en fait pas suffisamment pour concurrencer la France et l'Allemagne qui tentent de développer cette filière, selon lui.
M. Tanguay estime que le budget ne contient pas suffisamment d'argent pour lutter contre la rareté de main-d'œuvre tandis que le Québec compte près de 240 000 postes vacants.
Questionné sur le sujet en conférence de presse, le ministre Girard avait mentionné que le gouvernement avait déjà fait des annonces de près de 3,9 milliards $ pour atténuer les effets de la pénurie de main-d'œuvre dans sa mise à jour à l'automne dernier.