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Le plan Circuit intégré de transport express (CITÉ) doit se décliner en trois phases.
Un tramway, un tunnel de transport collectif entre les deux rives, davantage de services de bus rapides: voilà la vision de CDPQ Infra pour le transport collectif à Québec.
Le plan Circuit intégré de transport express (CITÉ) doit se décliner en trois phases et s'échelonner sur une période de 15 ans, tout ça pour un coût total de 15 G$.
«C'est un réseau de 100 kilomètres d'infrastructures en transport collectif amélioré qui s'ajouterait dans la grande région de Québec et Lévis, a précisé le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud.
Le réseau de tramway en tant que tel comporterait deux lignes et s'étalerait sur 35 kilomètres se déployant d'est en ouest et du nord au sud sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ). Le premier trajet, d'une longueur de 28 km, relierait les secteurs de Le Gendre (secteur Chaudière) – Sainte-Foy – Saint-Roch – Charlesbourg (phase 1), D’Estimauville (phase 2) et Lebourgneuf (phase 3). Le second, d'une longueur de 7 km, consisterait en un tunnel passant sous le fleuve Saint-Laurent et relierait le centre-ville de Lévis à celui de Québec.
Dans un souci d'«intégration harmoneuse dans les communautés», CDPQ Infra propose des voitures de tramway plus courtes, des stations plus petites et une technologie d'alimentation hybride, se faisant par ligne aérienne de contact et batteries afin de réduire la présence de câblage.
De nouveaux réseaux de service rapide par bus connectés au réseau de tramway, à Québec et à Lévis, verraient aussi le jour. Le premier serait situé dans l'axe du boulevard Charest et assurerait une correspondance avec le tramway à Saint-Roch à l’est et sur le boulevard René-Lévesque à l’ouest. Le second serait établi sur le boulevard Guillaume-Couture et le troisième, sur la route des Rivières.
Quelque 30 km de voies réservées visant à «améliorer la rapidité, la fiabilité et l’attrait des lignes d’autobus express, ainsi que des services d’autobus à fréquence élevée» sont aussi prévus dans le plan de CDPQ Infra.
Le plan CITÉ permettrait d'accroître le nombre d'utilisateurs du transport en commun de la CMQ de 40 000 par jour, d'après CDPQ Infra.
Voyez les réactions du gouvernement Legault et des autres partis à Québec:
À lui seul, le tramway devrait coûter 7 milliards $. Les 60 km de voies réservées ou empruntées par le SRB et les autobus sont évalués à 4,5 milliards $. Le tunnel de transport collectif reliant Québec à Lévis devrait quant à lui coûter 4 milliards $.
Selon Jean-Marc Arbaud, diviser le plan CITÉ en différentes phases permettrait de miser sur une meilleure gestion des ressources et des coûts.
CDPQ Infra ne recommande toutefois pas de troisième lien.
Cette recommandation est le résultat de plusieurs analyses, qui ont permis d'en arriver à la conclusion que le débit de véhicules empruntant ces corridors serait faible, tout comme la diminution de trafic sur les liens routiers existants.
«L’ajout d’un lien interrives routier aurait pour effet de déplacer les points de congestion plus profondément à l’intérieur du réseau de Québec, obligeant une reconfiguration de ces axes», peut-on lire dans le rapport de CDPQ Infra. Cette dernière qualifie les gains potentiels émanant de la construction de «marginaux».
Pour élaborer son plan, les experts de CDPQ Infra ont analysé près de 1000 documents et se sont entretenus avec 172 parties prenantes «provenant de milieux très variés» sur une période de 18 semaines.
«L’évaluation des besoins de mobilité a permis d’identifier 12 corridors de mobilité sur le territoire de la CMQ qui ont été soumis à une analyse multicritère afin de définir le mode de transport et l’offre de service les plus appropriés», peut-on lire dans le rapport.
«Nous déposons notre rapport, il appartient maintenant au gouvernement de déterminer les prochaines étapes. Bien entendu, nous aurions un intérêt à apporter notre expertise et notre expérience afin de contribuer à rendre réel ce grand plan pour l'avenir de la région de Québec», a déclaré M. Arbaud en conférence de presse, mercredi.
La question de la mobilité à Québec fait débat depuis plusieurs années. Différentes administrations ont mis de l'avant des projets, mais à ce jour, le mode de transport structurant qu'attendent les résidents de la capitale provinciale se fait toujours attendre.
L'an dernier, le gouvernement Legault a fait table rase: il a mis la hache dans le projet de troisième lien autoroutier Québec-Lévis qu'il avait lui-même promis et stoppé le projet de tramway du maire de Québec, Bruno Marchand.
Il a plutôt demandé à la CDPQ de réévaluer les besoins et de présenter un rapport sur les façons d'«améliorer la mobilité et la fluidité dans la communauté métropolitaine de Québec, notamment entre les deux rives».
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Mardi, la ministre des Transports Geneviève Guilbault a publié un communiqué dans lequel elle a soutenu qu'il est «irresponsable de n’avoir qu’un seul lien permettant le transport de marchandises dans l’Est du Québec».
«Si un jour le pont Pierre-Laporte devait fermer quelques mois, voire quelques années, il n’y a aucune autre alternative à Québec que passer par Trois-Rivières ou par Montréal. Ce serait une véritable catastrophe pour l’économie de la région de Québec, de Lévis et de Chaudière-Appalaches», a-t-elle écrit sur le réseau social X.
Le gouvernement a les moyens pour payer le projet de 15 milliards $ de transport en commun, a toutefois laissé entendre le ministre des Finances, Eric Girard, en réaction au rapport de la Caisse rendu public mercredi.
«On a des moyens financiers qui sont considérables, on a une bonne cote de crédit, on a un bon bilan, puis gouverner, c'est faire des choix, et oui, on a les moyens, si ce sont ces décisions qui sont prises», a fait valoir M. Girard.
Le ministre responsable des Infrastructures, Jonatan Julien, a exprimé son enthousiasme par rapport aux propositions de la Caisse. «Je suis très positif par rapport au rapport et au professionnalisme du rapport».
Il a toutefois refusé de promettre une première pelletée de terre d'ici à la fin du mandat du gouvernement caquiste en 2026.
Les réactions n'ont pas tardé à fuser, même avant que le rapport ne soit dévoilé publiquement. De manière générale, celui-ci a été bien accueilli, tandis que la vision du gouvernement en matière de mobilité a été décriée.
En mêlée de presse, le maire Marchand a endossé le plan, refusant toutefois de parler d'une victoire personnelle et insistant être tourné vers l'avenir. Il a ajouté que si le feu vert au projet dépendait du gouvernement, il a hâte de voir celui-ci se mettre en branle.
«Ça prenait la CDPI Infra pour avoir une vision en matière de mobilité! Six ans et des milliards de dollars perdus en raison de votre inaction. Vous n'avez tout simplement pas de VISION ni de LEADERSHIP en matière de transport pour les citoyens de la Capitale-Nationale», a lancé sur X le porte-parole libéral en matière de transports et de mobilité durable, Monsef Derraji.
Voyez les réactions du gouvernement Legault et des autres partis à Québec:
Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon a de son côté mentionné qu'il prendrait le temps de bien lire le rapport, mais que, selon lui, celui-ci démontrerait «sans l'ombre d'un doute [...] que le problème principal du transport collectif à Québec aura été la CAQ».
Le porte-parole solidaire en matière de transports et mobilité durable, Etienne Grandmont, a lui aussi décoché une flèche à la CAQ, tout particulièrement à l'endroit de la ministre Guilbault. «Parce qu'après six ans de valses-hésitations, il est temps d'avoir le courage de passer à l'action. Je lui demande donc d’être à la hauteur de sa fonction. Ou de céder sa place», a-t-il écrit sur X, dénonçant sa réaction à l'égard du rapport.
De son côté, l'organisme Équiterre dit être «emballé» par le plan CITÉ et appelle le gouvernement à lancer le projet. «Au final, le gouvernement a fait le bon choix en remettant l'étude entre les mains de la CDPQ Infra. Il s'agit d'un rapport sérieux, crédible et qui valide les orientations préalables. Nous y adhérons à bien des égards», a affirmé Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre.
Avec de l'information de La Presse canadienne.