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Meta a dévoilé mercredi une application rivalisant avec Twitter, semblant cibler les utilisateurs à la recherche d’une alternative à la plateforme de médias sociaux détenue — et fréquemment modifiée — par Elon Musk.
Meta a dévoilé mercredi une application rivalisant avec Twitter, semblant cibler les utilisateurs à la recherche d’une alternative à la plateforme de médias sociaux détenue — et fréquemment modifiée — par Elon Musk.
Baptisée Threads, la nouvelle offre est présentée comme une version textuelle de l’application de partage de photos Instagram de Meta, qui, selon la société, offre «un nouvel espace séparé pour les mises à jour en temps réel et les conversations publiques».
L’application est disponible dans les magasins d’applications Apple et Android — l’App Store et le Play Store — dans plus de 100 pays, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie, le Canada et le Japon.
Selon des captures d’écran fournies aux médias, les utilisateurs bénéficieront d’une expérience de microblogage semblable à celle de Twitter, ce qui laisse penser que Meta Platforms s’est préparée à défier directement la plateforme après que l’actionnariat tumultueux d’Elon Musk a entraîné une série de changements impopulaires qui ont rebuté les utilisateurs et les annonceurs.
Des boutons permettent d’aimer, de republier, de commenter ou de citer un «thread» («fil»), et des compteurs indiquent le nombre de «J’aime» et de réponses qu’un message a reçus.
«Notre vision est que Threads sera une nouvelle application plus axée sur le texte et le dialogue, sur le modèle de ce qu’Instagram a fait pour les photos et les vidéos», a déclaré la société.
Les messages sont limités à 500 caractères, ce qui est plus que le seuil de 280 caractères de Twitter, et peuvent inclure des liens, des photos et des vidéos d’une durée maximale de cinq minutes.
Les utilisateurs d’Instagram pourront se connecter avec leur nom d’utilisateur actuel et suivre les mêmes comptes sur la nouvelle application. Les nouveaux utilisateurs devront créer un compte Instagram.
Meta a mis l’accent sur les mesures visant à assurer la sécurité des utilisateurs, notamment en appliquant les directives communautaires d’Instagram et en fournissant des outils permettant de contrôler qui peut mentionner les utilisateurs ou leur répondre.
La nouvelle offre de Meta a toutefois suscité des inquiétudes quant à la confidentialité des données.
Threads pourrait collecter un large éventail d’informations personnelles, notamment sur la santé, les informations financières, les coordonnées, l’historique de navigation, les données de localisation, les achats et les «informations sensibles», selon les pratiques de l’application en matière de confidentialité indiquées sur l’App Store.
Jack Dorsey, cofondateur de Twitter, l’a signalé dans une publication sarcastique disant «Tous vos Threads nous appartiennent», accompagné d’une capture d’écran des pratiques. Elon Musk a répondu «oui».
Threads ne sera d'ailleurs pas déployé dans l’Union européenne (UE), qui applique des règles strictes en matière de confidentialité des données.
Meta a informé la Commission irlandaise de la protection des données qu’elle n’avait pas encore l’intention de lancer Threads dans l’Europe des 27, a déclaré Graham Doyle, porte-parole de la Commission. L’organisme de surveillance irlandais est le principal régulateur de Meta en matière de protection de la vie privée dans l’UE, car le siège régional de l’entreprise est basé à Dublin.
Alors que Meta avait annoncé Threads sur l’App Store d’Apple au Royaume-Uni en début de semaine, l’application était introuvable dans les versions française, allemande et néerlandaise. L’entreprise travaille à la diffusion de l’application à d’autres pays, mais invoque l’incertitude réglementaire pour justifier sa décision de ne pas lancer l’application en Europe.
Les analystes estiment que son succès est loin d’être garanti, citant les antécédents de Meta en matière de lancement d’applications autonomes qui ont ensuite été fermées.
La question se pose également de savoir s’il s’agit de la bonne décision pour Meta, qui a annoncé des dizaines de milliers de licenciements au cours de l’année écoulée, dans un contexte de ralentissement de l’industrie technologique.
Le chef de la direction Mark Zuckerberg s’est également concentré sur le métavers, investissant des dizaines de milliards de dollars dans le concept de réalité virtuelle.
Meta risque de «s’éparpiller», a déclaré Mike Proulx, directeur de recherche chez Forrester, une société internationale d’études de marché. «Meta mise sur un moment où la frustration de Twitter est à son comble. Cependant, cette fenêtre d’opportunité est déjà inondée d’alternatives à Twitter, notamment Bluesky, Mastodon, Spill, Post.News et Hive, qui se disputent tous la part de marché de Twitter.»
Malgré cela, Threads pourrait être un nouveau casse-tête pour Elon Musk, qui a racheté Twitter l’année dernière pour 44 milliards $ US.
Elon Musk a procédé à une série de changements qui ont suscité des réactions négatives, le dernier en date étant la limitation quotidienne du nombre de publications que les utilisateurs peuvent consulter, afin d’essayer d’empêcher le moissonnage non autorisé de données potentiellement précieuses. Il exige également une vérification payante pour que les utilisateurs puissent accéder au tableau de bord en ligne TweetDeck.
La rivalité entre MM. Musk et Zuckerberg pourrait finir par déborder sur la vie réelle. Lors d’un échange en ligne, les deux milliardaires de la technologie semblent s’être mis d’accord sur un combat face-à-face, mais il n’est pas certain qu’ils montent sur le ring.