Début du contenu principal.
La GRC a porté une nouvelle accusation contre un prêtre catholique qui avait déjà évité un procès pour de multiples allégations d'agressions sexuelles liées à son missionnariat au Nunavut.
À lire également:
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a indiqué mardi qu'un mandat d'arrêt pancanadien avait été lancé contre le père oblat Johannes Rivoire, qui a 90 ans et vit maintenant à Lyon, en France.
Le détachement de la GRC au Nunavut a déclaré que des policiers avaient reçu une plainte l'année dernière concernant des agressions sexuelles survenues il y a environ 47 ans. La GRC a ajouté que M. Rivoire avait été accusé le mois dernier d'avoir agressé une femme.
Ce dernier développement dans l'enquête sur le prêtre oblat intervient après que le leader de l'organisation nationale qui représente les Inuits a demandé au pape François d'intervenir dans l'affaire, lors d'une rencontre au Vatican lundi.
Natan Obed, président de l'Inuit Tapiriit Kanatami, a déclaré qu'il avait demandé au pape de «parler directement avec le père Rivoire et de lui demander de venir au Canada pour faire face aux accusations». M. Obed a également invité le pape à demander à la France d'intervenir si M. Rivoire ne collaborait pas.
Johannes Rivoire a résidé au Canada du début des années 1960 jusqu'à 1993, date à laquelle il est rentré en France.
Un mandat avait été délivré pour son arrestation en 1998. Il a fait face à au moins trois accusations d'agressions sexuelles commises au Nunavut, dans les communautés d'Arviat, de Rankin Inlet et de Naujaat. Plus de deux décennies plus tard, les accusations ont été suspendues. La Couronne avait expliqué à l'époque que c'était en partie dû à la réticence de la France à l'extrader.
Les leaders et les politiciens inuits ont continué d'insister pour que le prêtre soit jugé. Ces appels sont devenus encore plus pressants avec la découverte de tombes non marquées sur les sites d'anciens pensionnats dirigés par l'Église catholique.
Mgr William McGrattan, vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, a déclaré lundi que «la justice et la vérité sont importantes sur cette voie de la réconciliation». Il a indiqué que le pape François avait appris qu'il était important d'amener le prêtre au Canada pour faire face à la justice.
Mgr McGrattan a déclaré que l'Église doit s'y attaquer de manière franche. «L'Église veut travailler avec les autorités judiciaires compétentes, qu'elles soient internationales ou canadiennes», a déclaré l'évêque de Calgary.
«Et s'il y a des allégations selon lesquelles quelqu'un a commis ces abus, et qu'il doit être traduit en justice, l'Église ne devrait pas se mettre en travers du chemin, mais aider ceux qui ont été victimes à demander justice et guérison.»
Les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, dont Johannes Rivoire était membre, ont invité M. Obed à une réunion à leur bureau à Rome, jeudi, pour discuter de l'affaire.