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Ce chiffre n'a fait qu'augmenter pendant les années 2023 et 2024.
Le nombre d'immigrants temporaires poursuit sa forte croissance au Québec depuis un an, ce qui n'est pas près de calmer les esprits à Québec et Ottawa.
Selon des données de Statistique Canada publiées mercredi, il y avait au Québec 597 140 résidents non permanents au deuxième trimestre de l'année 2024, contre 421 149 un an plus tôt.
Cela représente une hausse de près de 42 % d'une année à l'autre. En fait, ce chiffre n'a fait qu'augmenter pendant les années 2023 et 2024.
En guise de comparaison, au deuxième trimestre de 2022, il y avait 295 147 immigrants temporaires dans la province.
En Ontario, le nombre de résidents non permanents est passé de 880 511 au deuxième trimestre de 2023 à 1 250 460 au même moment l'année suivante.
Dans l'ensemble du Canada, il y avait 1 965 318 immigrants temporaires au deuxième trimestre de 2023, contre 2 793 594 en 2024.
Statistique Canada a toutefois noté que la majeure partie de la croissance s'est produite avant l'annonce fédérale du plafonnement du nombre de permis délivrés aux résidents non permanents en 2024.
Ces chiffres risquent à nouveau d'animer les débats entre le gouvernement fédéral et le gouvernement de François Legault, à Québec, qui réclame depuis plusieurs mois une baisse du nombre d'immigrants temporaires.
«C'est la tendance des derniers mois qui continue d'être à l'œuvre, a réagi mercredi la ministre québécoise de l'Immigration, Christine Fréchette. C'est une augmentation beaucoup trop importante, beaucoup trop rapide du nombre de résidents non permanents au Québec. Ça crée une pression excessive, à la fois sur l'habitation, sur nos services publics.
«On demande à ce que soit adopté, de la part du fédéral, un plan, costaud, d'une part pour répartir les demandeurs d'asile (...) et réduire le nombre de résidents non permanents.»
Mardi, le premier ministre du Québec et le ministre fédéral de l'Immigration, Marc Miller, se sont échangés des reproches, après que M. Legault eut affirmé à Radio-Canada qu'il n'y aurait «plus de crise du logement» sans l'arrivée massive d'immigrants temporaires depuis deux ans.
Le premier ministre Legault a même accusé le ministre Miller de «traiter les Québécois de racistes».
Cela a fait réagir les ministres fédéraux à Ottawa mercredi matin.
«Je n’ai pas entendu M. Miller dire que les Québécois sont racistes. Il ne l'a jamais dit. Il ne le pense pas», a lancé le lieutenant du Québec, Pablo Rodriguez.
«Je suis mal à l’aise quand le premier ministre Legault met des mots dans la bouche de quelqu’un qui ne les a pas prononcés, surtout des mots de cette teneur-là. C’est grave.»
Selon le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, le gouvernement fédéral travaille à assurer un équilibre quant à l'immigration temporaire alors que le Canada manque de main-d'oeuvre.
«Je pense que les mesures qu'on a prises récemment, vous avez vu par exemple sur les étudiants étrangers, c'est de balancer un peu ça», a-t-il dit en mêlée de presse.
«Ça prend une juste mesure. On a besoin de gens parce qu’en région, un des enjeux dont on nous parle est une pénurie de main-d'œuvre. (...) De l'autre côté, il faut s'assurer que les gens qu’on fait venir chez nous, on puisse les accueillir.»
Lors de son bilan de session à Ottawa, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, s'est désolé que les communications soient tendues entre les deux niveaux de gouvernement.
«Quand tu as une discussion avec quelqu'un puis que tu commences à lever le ton, les gens ne se rapprochent pas, ils s'éloignent. Puis plus tu t'éloignes dans un débat, plus tu dis des gros mots», a-t-il constaté.
Il ne s'est pas dit d'accord avec les propos de M. Legault, dans lesquels il attribuait 100 % de la crise du logement aux immigrants temporaires, même s'il juge que c'est un «facteur supplémentaire» dans la problématique.
«Il n’y a pas une belle communication entre Québec et Ottawa en matière d'immigration. Cela dit, M. Trudeau et M. Legault ont créé, obtenu, participé à un rapprochement significatif. Voyons voir qu'est-ce que ça donnera», a-t-il ajouté.
Avec les informations de Michel Saba à Ottawa et de Caroline Plante à Québec pour La Presse canadienne.