Début du contenu principal.
Depuis 2024, les cellulaires sont interdits dans les classes. Il est maintenant question d'élargir l'interdiction.
Exit les téléphones cellulaires et autres appareils mobiles dans les écoles primaires et secondaires du Québec? C'est ce que recommande la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux dans son rapport intérimaire rendu public mardi.
Selon les recommandations disponibles dans le rapport, le gouvernement du Québec devrait interdire dès la rentrée 2025-2026 toute utilisation des cellulaires sur les terrains des écoles, et ce jusqu'à la fin des cours.
De rares exceptions demeurent viables selon la Commission, qui estime que l’utilisation d’un appareil mobile peut être acceptée si l’état de santé d’un élève le requiert ou si les modalités d’intervention pédagogique prises par le personnel enseignant nécessitent son usage.
Depuis 2024, une mesure prise par Québec interdit les cellulaires dans les salles de cours. On recommande donc d'élargir «avec une directive claire» l'interdiction de l'usage des appareils mobiles personnels dans les écoles de la province.
«Les études tendent à confirmer qu’il s’agit d’une mesure efficace pour limiter les distractions», indique-t-on dans le rapport. «Une revue de littérature effectuée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) montre que l’utilisation en classe à des fins personnelles des appareils numériques individuels, dont les cellulaires, conduit les élèves à être en multitâche numérique. Or, cette situation est associée à une baisse de l’apprentissage.»
Des données disponibles dans le rapport semblent indiquer que l’interdiction du cellulaire à l’école bénéficie d’une certaine acceptabilité sociale. Si l'idée de restreindre l'usage du téléphone ne réjouit guère les jeunes de 14 à 17 ans, l'adhésion vis-à-vis le projet augmente nettement chez les 18 à 24 ans et les 25 à 34 ans.
En mêlée de presse, le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a rappelé qu'il avait déjà dit par le passé qu'il était prêt à aller plus loin, mais qu'il voulait attendre la fin des travaux de la Commission.
«On accueille donc ce premier rapport préliminaire avec beaucoup d'intérêt et beaucoup d'ouverture.»
M. Drainville n'a pas voulu dire s'il allait aller de l'avant avec la recommandation. Il a par ailleurs souligné que des établissements scolaires ont déjà complètement banni le cellulaire à l'intérieur de l'école, ce qui prouve que cela est faisable. «Nous sommes conscients du fait que si on veut implanter une éventuelle interdiction dans les écoles pour septembre, il faut que la décision soit prise rapidement et cette décision va être prise rapidement», a-t-il précisé.
La Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) s'est dite «quand même» en faveur de la recommandation. «Règle générale, nos parents veulent avoir les conditions gagnantes pour la réussite éducative de leur jeune et si une distraction est enlevée pour leur permettre de se concentrer sur leur étude, on adhère à ça», a commenté la présidente de la FCPQ, Mélanie Laviolette.
La Commission propose que les modalités quant à l'interdiction du cellulaire à l'école soient inscrites dans les instances prévues dans la Loi sur l'instruction publique ainsi que la Loi sur l'enseignement privé.
Les membres de la Commission ont entrepris leurs travaux en septembre 2024 lors d'une première phase de consultations particulières et d'auditions publiques. En tout, près de 70 spécialistes et organismes ont été entendus dans les deux rondes de consultations et 500 élèves du primaire et du secondaire ont été consultés pour avoir leur avis.
Le rapport final de la Commission spéciale doit être déposé à l’Assemblée nationale au plus tard le 30 mai 2025.