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L’entreprise montréalaise Lightspeed Commerce annonce mardi une réorganisation qui comprend l’élimination de 300 postes et la mise à pied d’employés répartis dans toutes les régions et tous les départements.
Après avoir poursuivi les embauches au moment où d'autres sociétés technologiques procédaient à des mises à pied, Lightspeed Commerce est rattrapée par le ralentissement du marché de l'emploi qui touche l'industrie. Le spécialiste du commerce infonuagique a annoncé qu'il abolit 300 emplois.
La réorganisation permettra de réduire d'environ 10 % les dépenses d'exploitation liées aux employés, a indiqué la société montréalaise dans un communiqué publié mardi. La moitié de ces économies proviendront de postes de direction.
Au fil des acquisitions, la structure organisationnelle «était devenue trop complexe» et trop «lourde», a expliqué le chef de la direction, Jean Paul Chauvet, dans une communication envoyée aux employés de l'entreprise. «Nous devons réduire les couches de gestion et les structures complexes superflues.»
Le nombre d'employés de Lightspeed était passé de près de 700 en 2019 à plus de 3000 avant l'annonce de mardi.
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De plus, le contexte économique difficile force l'entreprise à réduire ses dépenses pour garder le cap sur son objectif de générer un bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement (BAIIA) positif d'ici l'année prochaine. «Avec la hausse de l'inflation et la baisse des dépenses de consommation affectant nos clients, il est primordial de gérer efficacement nos propres dépenses d'exploitation pendant cette période», a ajouté M. Chauvet dans sa communication écrite.
Malgré les vents contraires, la société prévoit que les revenus du troisième trimestre, dévoilés le 2 février prochain, se trouveront à l'intérieur de sa fourchette de prévisions et que son bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement (BAIIA) sera supérieur aux prévisions.
M. Chauvet n'a pas souhaité commenter la nouvelle tandis que l'entreprise se trouve dans une période silencieuse avant la publication de ses résultats trimestriels le 2 février prochain. Il n'a pas été possible de savoir combien de postes étaient touchés au siège social de Montréal.
La direction s'attend à ce que les mesures annoncées mardi entraînent une charge de restructuration supplémentaire en espèces de 12 à 14 millions $.
Le marché de l'emploi dans le secteur des technologies a été particulièrement serré au début de l'année 2022, mais il a donné des signes d'essoufflement par la suite. Des entreprises en démarrage canadiennes, comme Shopify et Wealthsimple, ont annoncé des licenciements. Le phénomène s'est manifesté également aux États-Unis tandis que des géants du web comme Facebook, Amazon et Netflix ont annoncé des mises à pied.
Dans les derniers mois, M. Chauvet indiquait que Lightspeed échappait aux mauvaises nouvelles qui frappaient le secteur. «On a 300 postes d'ouverts, soulignait le dirigeant lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne au mois d'août. On est dans une dynamique de ''faut grossir, faut grossir'' et où il y a un besoin pour une technologie comme la nôtre.»
En raison du ralentissement du marché de l'emploi dans le secteur technologique, l'analyste Richard Tse, de Financière Banque Nationale, n'est pas surpris de voir Lightspeed réduire le nombre de ses employés. «Ce n'est pas une surprise tandis que les investisseurs priorisent la rentabilité. Lightspeed suit plusieurs autres entreprises qui déploient des efforts pour atteindre la rentabilité plus rapidement, ce qui est une bonne nouvelle.»
La direction affirme toutefois qu'elle compte continuer à embaucher dans les postes clés liés à la croissance de ses activités.
L'action de Lightspeed perd 35 cents, ou 1,59 %, à 21,61 $ à la Bourse de Toronto, vers midi