Début du contenu principal.
À l'aide d'une caméra corporelle, Yuliia Paievska a enregistré 256 gigaoctets des interventions de son équipe de secouristes volontaires pendant deux semaines auprès des blessés depuis l'invasion de l'Ukraine, y compris des soldats russes.
Une secouriste ukrainienne devenue célèbre par la diffusion des images quotidiennes qu'elle a captées dans la ville assiégée de Marioupol, confiées à une équipe de journalistes de l'agence Associated Press (AP), a été libérée par les forces russes vendredi, trois mois après sa capture dans les rues de la ville.
Yuliia Paievska est connue en Ukraine sous le surnom Taira qu'elle utilisait dans le jeu vidéo World of Warcraft. À l'aide d'une caméra corporelle, elle a enregistré 256 gigaoctets des interventions de son équipe de secouristes volontaires pendant deux semaines auprès des blessés depuis l'invasion de l'Ukraine, y compris des soldats russes.
Elle a confié les images à la dernière équipe de journalistes internationaux encore présents à Marioupol, ceux de l'Associated Press, dont l'un a réussi de fuir les lieux le 15 mars dernier avec ces images bien cachées.
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
Taira et un collègue ont été faits prisonniers dès le lendemain par les forces russes, soit le même jour qu'une frappe aérienne russe a frappé un théâtre du centre-ville, tuant environ 600 personnes, selon une enquête d'AP. «C'est un grand soulagement», a déclaré son mari, Vadim Puzanov, à l'Associated Press vendredi soir, en respirant profondément pour contenir son émotion.
Il a parlé au téléphone avec Taira, qui était en route vers un hôpital de Kyiv, et craignait pour sa santé.
La famille avait gardé le silence, espérant que les négociations suivraient leur cours, mais des journalistes de l'agence ont pu l'interviewer avant de publier les vidéos obtenues clandestinement qui ont attiré l'attention de millions de téléspectateurs dans le monde, y compris sur certains des plus grands réseaux d'Europe et des États-Unis. M. Puzanov a exprimé sa gratitude pour la couverture médiatique, qui a montré que Taira essayait de sauver les soldats russes ainsi que les civils ukrainiens.
C'est le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy qui a annoncé la libération de Taira dans un discours à la nation.
«Je suis reconnaissant à tous ceux qui ont travaillé pour ce résultat. Taira est déjà à la maison. Nous continuerons à travailler pour libérer tout le monde», a-t-il souligné.
Des centaines d'Ukrainiens éminents ont été enlevés ou capturés, y compris des responsables locaux, des journalistes, des militants et des défenseurs des droits de la personne.
La Russie a dépeint Taira comme travaillant pour le bataillon nationaliste Azov, conformément au récit de Moscou selon lequel elle tente de «dénazifier» l'Ukraine. Les journalistes d'AP n'ont pas trouvé de telles preuves, et ses amis et collègues assurent qu'elle n'avait aucun lien avec Azov, qui a fait une dernière prise dans une aciérie de Marioupol avant que des centaines de ses combattants ne soient capturés ou tués.
Dans une vidéo du 10 mars dernier, on aperçoit un soldat ukrainien lancer des injures à un soldat russe blessé alors qu'on entend la femme lui demander de se calmer.
En réponse à une femme qui lui demande si elle va soigner l'ennemi, Taira réplique qu'elle ne peut faire autrement puisqu'ils sont « des prisonniers de guerre ».
À lire également :
Avant de se porter secouriste volontaire pendant la guerre en Ukraine, Taira était membre des Jeux Invictus de l'Ukraine pour les vétérans militaires, où elle a été mise à concourir dans le tir à l'arc et la natation. Les organisateurs d'Invictus la présentaient comme une infirmière militaire de 2018 à 2020.
Elle avait reçu une caméra corporelle en 2021 pour filmer une série documentaire de Netflix sur les figures inspirantes produites par le prince britannique Harry, qui a fondé les Jeux Invictus. Elle s'en est servie lorsque les forces russes ont envahi l'Ukraine pour tourner des scènes de civils et de soldats blessés.