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International

Les États-Unis retiennent les livraisons d'armes, dit encore Nétanyahou

Des personnes manifestent contre le gouvernement du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et appellent à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza par le groupe militant du Hamas, à Tel-Aviv, le samedi 22 juin 2024.
Des personnes manifestent contre le gouvernement du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et appellent à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza par le groupe militant du Hamas, à Tel-Aviv, le samedi 22 juin 2024.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré dimanche à son cabinet qu'il y avait eu une «baisse spectaculaire» des livraisons d'armes américaines pour l'effort de guerre d'Israël à Gaza, réitérant une affirmation que l'administration Biden a démentie et soulignant les tensions croissantes entre les deux alliés. 

M. Nétanyahou a dit à son cabinet que le largage avait eu lieu il y a quatre mois, sans préciser quelles armes, affirmant seulement que «certains articles sont arrivés sporadiquement, mais que les munitions en général sont restées sur place».

Cette dispute met en évidence la montée des tensions entre Israël et Washington à propos de la guerre à Gaza, en particulier en ce qui concerne de la conduite de l'armée israélienne dans le territoire assiégé et des dommages causés aux civils. Le président Joe Biden a retardé la livraison de certaines bombes lourdes depuis mai en raison de ces préoccupations, mais son administration a riposté la semaine dernière aux accusations de M. Nétanyahou selon lesquelles d'autres livraisons avaient également été affectées.

Le premier ministre israélien a dit au Cabinet qu’il avait été poussé à publier une vidéo en anglais la semaine dernière après des semaines de plaidoyers infructueux auprès des responsables américains pour accélérer les livraisons. Il a indiqué qu'une résolution semblait proche.

«À la lumière de ce que j'ai entendu ces derniers jours, j'espère et je crois que cette question sera bientôt résolue», a-t-il affirmé, sans plus de détails.

La vidéo de M. Nétanyahou la semaine dernière a suscité un tollé parmi les critiques en Israël et a été accueillie par le déni et la confusion des responsables de la Maison-Blanche. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré que les États-Unis étaient «perplexes» face aux affirmations de M. Nétanyahou. La porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a affirmé : «Nous ne savons généralement pas de quoi il parle».

Ses remarques interviennent quelques heures après que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, se soit rendu à Washington pour rencontrer de hauts responsables. Un communiqué du bureau de M. Gallant indique qu’il discuterait du «maintien de l’avantage qualitatif d’Israël dans la région», mais ne fait aucune mention de la question des armes.

La guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, a mis à l’épreuve les relations américano-israéliennes comme jamais auparavant. Alors que les États-Unis ont fermement soutenu les objectifs d’Israël visant à libérer les otages emmenés à Gaza et à vaincre le Hamas, ils sont de plus en plus préoccupés par l’augmentation du nombre de morts palestiniens et par la crise humanitaire créée par la guerre.

Le président Biden a ressenti la pression des démocrates progressistes pour qu’il adopte une ligne plus dure à l’égard d’Israël, et il a durci ses avertissements à l’adresse de M. Nétanyahou concernant les tactiques militaires dans la bande de Gaza. Mais après avoir menacé d'imposer une interdiction plus radicale sur les transferts d'armes à la suite de l'assaut sur Rafah, l'administration a évité de suggérer que l'expansion d'Israël dans la ville du sud de Gaza aurait franchi une ligne rouge.

En cette année électorale, M. Biden fait également face à des critiques de droite qui affirment qu’il a modéré son soutien à un allié essentiel du Moyen-Orient.

Pour M. Nétanyahou, la lumière grandissante sur les États-Unis présente également des risques et des opportunités politiques. Ses détracteurs considèrent les querelles publiques comme le résultat d’un dirigeant prêt à détruire des alliances importantes et à ternir l’image d’Israël dans le monde à des fins politiques.

Toutefois, la fracture donne au dirigeant de longue date une chance de montrer à sa base qu’il n’est pas redevable aux États-Unis et qu’il donne la priorité aux intérêts d’Israël.