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«Mesures insuffisantes», «mesures mal ciblées», «rien de neuf», «rien de sérieux», «rate sa cible sur l'essentiel», «incompréhensible» et «inexplicable» voilà quelques qualificatifs pour dénoncer la mise à jour économique d'Eric Girard.
Les mesures annoncées par le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans le cadre de la mise à jour économique ont suscités beaucoup de réactions - notamment du mécontentement - en provenance des partis adverses.
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Dans un communiqué envoyé aux médiax, le Parti libéral du Québec (PLQ) juge les mesures «insuffisantes et mal ciblées face aux perspectives économiques de l'année 2023.»
Le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, réitère que de l'aide du gouvernement du Québec face au ralentissement économique devrait cibler les personnes les plus touchées, «soit les Québécois dont les revenus sont les plus faibles et les aînés, dont les revenus n'augmentent pas.»
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Le PLQ affirme qu'il y a plusieurs lacunes importantes à la mise à jour économique caquiste citant l'absence de mesures pour contrer la pénurie de main-d'œuvre et l'absence d'investissements afin de résorber les déficits des sociétés de transport ou pour contrer la pénurie de logements.
« Alors que l'année 2023 s'annonce pénible pour beaucoup de familles, le bouclier anti-inflation de la CAQ est percé. Les mesures seront insuffisantes pour faire face aux impacts de la hausse du coût de la vie », affirme Marc Tanguay, chef de l'opposition officielle et député de LaFontaine.
On note également une déception du côté de Québec solidaire (QS) alors que le parti proposait notamment de hausser le salaire minimum, de geler les tarifs du gouvernement et d'instaurer un fonds d'urgence pour les sociétés de transport.
Lors d'un point de presse qui se tenait à l'Assemblée nationale vendredi, le chef du deuxième groupe d'opposition Gabriel Nadeau-Dubois a appelé le premier ministre Legault à «faire son travail» qui ne se résume pas juste à «envoyer des chèques par la poste et fermer la shop».
«En deux semaines on ne change pas le monde, mais on aurait pu changer la vie de bien des Québécois [...] sa mise à jour économique d'hier est un aveu d'échec flagrant», a ajouté GND.
«Qu'est-ce que le gouvernement de la CAQ annonce aujourd'hui? Rien de nouveau (...) pour les logements, rien de nouveau pour les travailleurs, rien de nouveau pour le transport», a résumé le député Haroun Bouazzi.
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«À part pour les aînés, il n'y a rien de sérieux pour aider les gens et nos services à passer l'année 2023», a-t-il ajouté.
Pour sa part, le chef du Parti Québécois et porte-parole en matière de finances, Paul St-Pierre Plamondon, est d'avis que la mise à jour économique du gouvernement «rate la cible sur l’essentiel.»
«Il n’est pas normal qu’on offre des chèques de 400$ à des gens qui ont un revenu de 100 000$. Le Parti Québécois l’a toujours dit, il faudrait prioriser les gens qui en ont réellement besoin de l’aide», affirme-t-il dans un communiqué de presse.
Le PQ est d'avis que le gouvernement du Québec «manque d'ambition» sur plusieurs points, notamment pour «pour aller chercher de nouveaux revenus chez les grandes corporations qui ont profité de la crise, comme les pétrolières» et pour la mise en place de mesures «pour s’attaquer aux causes du coût de la vie exorbitant, notamment en ce qui a trait à la concurrence».
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En contrepartie, le PQ salue l’aide accordée aux aînés ainsi que pour la lutte contre la violence par armes à feu.
Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est l'un des organismes du Québec a dénoncé publiquement «les choix d'Eric Girard» déplorant l'absence de nouvel investissement dans le logement social.
Il s'agit d'un choix «incompréhensible» pour le FRAPRU alors que le Québec vit une pénurie de logements locatifs et que les loyers explosent.
«Alors que tout devrait être fait pour accélérer la cadence, aucun nouvel investissement n’est fait dans les programmes gouvernementaux comme AccèsLogis, pour les groupes qui veulent développer de nouveaux projets de logements sociaux », s’inquiète Véronique Laflamme, la porte-parole du regroupement pour le droit au logement.
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La mise à jour économique de la CAQ a aussi suscité des réactions au sein de la sphère syndicale, cette fois plutôt positive.
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a reçu cette présentation de façon positive jugeant «qu'elle confirme la bonne santé des finances publiques».
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Dans un communiqué acheminé aux médias, la CSQ salut notamment l'initiative de la CAQ d'aller de l'avant avec un soutien accru aux aînés.
«Globalement, ce qu’on comprend de cette mise à jour, c’est que les finances du Québec sont en bonne posture et que pour les années à venir, la croissance des revenus et des dépenses devrait être au rendez-vous. Il n’y a donc pas d’austérité à l’horizon», de déclarer le président de la CSQ, Éric Gingras.
Le syndicat précise tout de même qu'il s'attend à ce que Québec utiliser ces rentrées d’argent «pour soutenir les réseaux publics et pour bonifier les conditions de travail pour attirer et retenir du personnel dans un contexte de pénurie de main‑d’œuvre.»
Avec des informations de Julien Denis et de La Presse canadienne