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Pour les industries qui dépendent des exportations vers les États-Unis, les droits de douane pourraient être un coup dur.
Un peu plus d’une semaine avant l’entrée en vigueur prévue des nouveaux droits de douane américains, le président de l’Association canadienne des fabricants de pièces d’automobile se dit peu optimiste quant à l’éventualité d’un répit substantiel.
«Tant qu’un droit de douane n’entrera pas en vigueur et n’affectera pas l’économie américaine… je ne suis pas convaincu que quiconque puisse dissuader la Maison-Blanche de ses menaces», affirme Flavio Volpe, président de l’association.
Le 2 avril devrait voir l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane réciproques et draconiens de la part des États-Unis, qui s’ajouteront aux droits de douane sur certains produits canadiens et mexicains, retardés d’un mois. Le président américain Donald Trump avait également évoqué l’idée de droits de douane distincts, spécifiques à chaque secteur, le même jour.
Au cours de la fin de semaine, des médias ont suggéré que les droits de douane réciproques pourraient être moins élevés qu’initialement annoncé et que les droits de douane sectoriels pourraient être écartés pour le moment.
Cependant, M. Volpe souligne qu’avec tous les niveaux de droits de douane et le flot de nouvelles annonces et menaces, ces développements n’incitent pas à l’optimisme.
«Le fait est que le président a menacé d’imposer plusieurs niveaux et types de droits de douane au Canada, et plus particulièrement au secteur automobile, et l’idée qu’ils soient prêts à en reporter certains, tout en continuant de parler d’imposer un droit de douane universel sur les produits canadiens le 2 avril, n’est guère rassurante», indique-t-il.
M. Volpe était à Washington, où il a rencontré divers départements et représentants du Congrès, mais n’a obtenu aucune précision.
Lundi, le président Trump a également annoncé qu'il imposerait un droit de douane de 25 % sur toutes les importations en provenance des pays qui achètent du pétrole et du gaz au Venezuela, ainsi que de nouveaux droits de douane sur le pays lui-même. Cette mesure est également prévue pour le 2 avril.
Les détails et la portée de ce qui est prévu le 2 avril pourraient changer, mais des droits de douane plus étendus sont toujours attendus dans les semaines et les mois à venir, indique Matthew Holmes, vice-président exécutif et chef des politiques publiques de la Chambre de commerce du Canada.
«Depuis le début (...), rien de prévisible ni de cohérent n'a été observé dans tout cela, et c'est là tout l'enjeu, affirme-t-il. L'incertitude, les changements constants sur le terrain, font partie de l'intention qui sous-tend ces mesures. Cela rend plus coûteux et moins attrayant le fait de faire des affaires en dehors des États-Unis.»
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Pour les industries qui dépendent des exportations vers les États-Unis, les droits de douane pourraient être un coup dur, car les clients au sud de la frontière pourraient choisir d’acheter moins de produits ou de se tourner vers des options de rechange américaines.
M. Volpe ajoute que le président Trump met en danger le secteur automobile, profondément intégré aux États-Unis et au Canada.
«Il met en péril l’avenir de General Motors et de Ford», martèle M. Volpe, dont l’association représente les fournisseurs des constructeurs automobiles.
Plus tôt en mars, M. Trump a imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, ce qui a déclenché une deuxième vague de mesures de rétorsion de la part du gouvernement canadien.
Les droits de douane de rétorsion constituent également un problème pour les entreprises et les consommateurs canadiens, car ils augmentent les prix des marchandises en provenance des États-Unis.
À ce stade, il est difficile d'avoir confiance aux déclarations de la nouvelle administration américaine, selon le président-directeur général des Manufacturiers et Exportateurs du Canada, Dennis Darby.
«Il est très difficile de savoir où les choses vont, et on ne sait pas si l'administration sait où elle veut aller. Si l'objectif de M. Trump était l'incertitude, il l'atteint», évoque M. Darby.
Si le locataire de la Maison-Blanche envisage de nouvelles exemptions, M. Darby y voit un aveu que l'administration sait à quel point les droits de douane seront difficiles pour les consommateurs et les entreprises américains.
La simple menace de droits de douane suffit à déstabiliser les industries des deux côtés de la frontière, soutient M. Holmes.
«Cela augmente les coûts pour les deux marchés», dit-il.
«Cela rend notre marché moins efficace, moins viable, plus coûteux, plus lent, et cela ne fait que commencer à miner le marché nord-américain», déplore-t-il.
Avec les informations de l'Associated Press