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On évalue désormais le coût total du projet à 8,4 milliards de dollars, soit plus de 4 milliards qu’initialement envisagé.
Le maire de Québec Bruno Marchand persiste et signe: le projet de tramway «est toujours vivant» et l’élu se dit toujours «confiant et convaincu» qu’il verra le jour. On évalue le coût total du projet à 8,4 milliards de dollars, soit plus de 4 milliards qu’initialement envisagé.
M. Marchand a toutefois annoncé, lors d’un point de presse attendu, que la Ville de Québec a mis «fin aux appels de propositions» en raison de l’absence d’entente financière avec le dernier consortium restant pour réaliser le projet.
Voyez le compte-rendu de Mathieu Boivin dans la vidéo liée à l'article.
Rappelons que l'appel de propositions «visait à sélectionner un partenaire qui aurait eu la responsabilité d’activités de conception, de construction, de financement et d’entretien» sur une période de 30 ans.
Puisqu’il n’y a plus de consortium prêt à réaliser le projet, la Ville de Québec se donc «tourne vers le plan B». «On va avoir une Ville comme maitre d’œuvre. Pas une Ville qui le fait, mais qui est capable avec des modes alternatives de trouver des solutions hybrides pour faire en sorte qu’on réalise le projet», a expliqué M. Marchand.
Des médias ont avancé mardi que le prix total du tramway était estimé entre 12 et 13 milliards $. «Je ne peux pas vous confirmer qu'on aurait eu, nous n'avons pas eu de dépôt financier», a soutenu le maire.
Le maire a réitéré que ce projet ne pouvait pas se faire à n’importe quel prix. «Même si les consortiums avaient déposé [une offre] dans les eaux autour du 12 ou 13 milliards, on serait passé au plan B. Il n’est pas question de réaliser ce projet sans tenir compte de la capacité de payer des citoyens», a-t-il martelé. «8,3 milliards est un prix juste», affirme-t-il.
M. Marchand estime que la Ville pourra atteindre son objectif de mettre en service le tramway à moindre coût puisqu'elle «ne cherche pas à faire de profit.» On souligne que «des échanges sont en cours avec le gouvernement du Québec» afin de présenter ce plan alternatif.
En mêlée de presse, François Legault a souligné qu'il allait s'assoir avec le maire pour en discuter dans les prochaines semaines.
Même son de cloche chez la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, qui affirme que le gouvernement du Québec aura des discussions avec l'administration Marchand au cours des prochaines semaines.
Bien que le projet «soit beaucoup plus cher que les 3,3 milliards initiaux», la ministre maintient que la Ville de Québec a besoin d'un projet de transport structurant collectif.»
D'autres villes au Canada lorgnent la contribution fédérale de 3 milliards $ destinée au tramway de Québec et la Vieille Capitale ne peut donc se permettre de renoncer à cette enveloppe, a aussi argué le maire.
«Des villes canadiennes se battent« pour obtenir la somme, a-t-il poursuivi. «Est-ce qu'on peut se priver de ces sommes? La réponse est non.» Le gouvernement Trudeau a rappelé que Québec est la seule ville de taille comparable au Canada à ne pas avoir de réseau de transport structurant.
La Ville de Québec désire donc mettre en œuvre le projet «par phases».
Cette carte mérite d’être vue, quelle que soit son opinion sur les événements du jour pic.twitter.com/3hdxKzLBpl
— Mathieu Boivin (@BoivinMat) November 1, 2023
Dans une première phase, le tramway partirait du quartier résidentiel Legendre pour se rendre à l’Université Laval (UL). «On diminue une partie de la portée […] pour continuer de développer notre expertise et diminuer les risques», a expliqué le M. Marchand.
Pendant ce temps, la Ville continuerait à travailler «sur la deuxième étape» pour joindre l’UL à la station l’Allier. La troisième et dernière étape consisterait à relier St-Roch et Estimauville.
On indique que la première phase offrira un tracé de 19,3 kilomètres. Le maire de Québec veut lancer celle-ci le plus tôt possible. Il a laissé entendre qu’il n’accepterait pas de nouvelles consultations ou remises en question du projet.
Québec dit avoir de l'«ambition» pour deux autres phases qui s'effectueraient «en continue» lors de la réalisation de la première phase. La priorité demeure cependant de mettre le projet en «mouvement» pour «que les gens le voient.»
L’échéancier évalué par la Ville est-il chamboulé ? «Il est probable que l’on réalise la première phase plus tôt que lorsqu’on avait des discussions avec le consortium. Pour les dates, vous allez me permettre de continuer de discuter avec le gouvernement, et on va vous les présenter. Mais on travaille dans les mêmes eaux», a lancé le maire Marchand sans s’avancer officiellement sur l’année 2029 comme convenu.
«Nous sommes ouverts à regarder d'autres plans, cependant, il y a une condition sine qua non: ça ne peut pas retarder la réalisation du projet», a dit M. Marchand. «On ne peut pas ajouter de délais indus, on ne peut partir en réflexion et en consultations pour des mois, en disant: peut-être qu'il y aura d'autres projets qui verront le jour.»
Avec des informations de Patrice Bergeron, La Presse canadienne