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endant 10 jours, une pléiade de vedettes va affluer sur le célèbre tapis rouge du Palais des festivals.
La 77e édition — potentiellement volatile — du Festival de Cannes s'ouvrait mardi avec la remise d'une Palme d'or d'honneur à Meryl Streep.
Pendant 10 jours, une pléiade de vedettes va affluer sur le célèbre tapis rouge du Palais des festivals. En ouverture, hors compétition, le festival avait choisi le plus récent film du déjanté Quentin Dupieux, «Le Deuxième Acte», avec Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel et Raphaël Quenard (le Yannick du précédent Dupieux).
Cannes présentera aussi dans les jours à venir «Furiosa: A Mad Max Saga», de George Miller, autre chapitre de la franchise, et le très attendu «Megalopolis», une oeuvre autofinancée de Francis Ford Coppola, en première jeudi. On attend aussi avec intérêt, en compétition, les nouveaux films de Paolo Sorrentino, Yorgos Lanthimos, Jacques Audiard, David Cronenberg ou Michel Hazanavicius.
Mais une grande partie du drame entourant Cannes cette année s'est déroulée hors écran.
Après que l'actrice française Judith Godrèche a accusé plus tôt cette année les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon de viol et d'agressions sexuelles alors qu'elle était adolescente, l'industrie cinématographique française est sans doute confrontée elle aussi à son moment déterminant #MoiAussi. Judith Godrèche présentera d'ailleurs mercredi à Cannes son court métrage «MoiAussi».
Interrogée sur l'expansion du mouvement #MoiAussi en France, la présidente du jury de cette année, Greta Gerwig, a déclaré mardi aux journalistes que c'était là un progrès.
«Je pense que les gens de la communauté du cinéma nous racontent des histoires et essaient de changer les choses pour le mieux, ce n'est que du bien», a déclaré la réalisatrice américaine de «Barbie».
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«J’ai constaté des changements substantiels au sein de la communauté cinématographique américaine et je pense qu’il est important que nous continuions à élargir cette conversation. Je pense donc que cela ne fait que faire avancer les choses dans la bonne direction: garder ces lignes de communication ouvertes.»
Le délégué général du festival, Thierry Frémaux, a salué lundi Greta Gerwig comme «la réalisatrice idéale» pour Cannes, compte tenu de sa capacité à travailler entre le cinéma d'art et d'essai et les grands studios, et son intérêt pour l'histoire du cinéma.
Le jury de cette année est complété par Lily Gladstone, vedette de «La Note américaine» de Scorsese, l'actrice française Eva Green, le cinéaste espagnol J.A. Bayona, l'acteur français Omar Sy, l'actrice et réalisatrice libanaise Nadine Labaki, le cinéaste japonais Hirokazu Kore-eda, le scénariste turc Ebru Ceylan et l'acteur italien Pierfrancesco Favino.
Les journalistes ont demandé aux jurés en conférence de presse mardi dans quelle mesure les nombreuses préoccupations du monde réel en dehors du festival pourraient affecter leurs délibérations. Un film en compétition, «The Apprentice», d'Ali Abbasi, met en vedette Sebastian Stan dans le rôle du jeune Donald Trump. Et on a demandé à la Libanaise Labaki si elle pensait à la guerre que mène Israël dans la bande de Gaza.
«Je crois sincèrement que l'un des outils permettant de vraiment changer quelque chose dans la situation dans laquelle nous vivons tous en ce moment — qui, à mon avis, n'est pas si géniale — passe vraiment par l'art et le cinéma», a déclaré la réalisatrice de «Capharnaüm».
«Cela peut proposer une manière plus tolérante de voir les choses et de se considérer les uns les autres en tant qu'êtres humains.»
Les cinéastes, a ajouté l'Italien Favino, jouent un rôle important en rappelant au monde où il peut trouver de la beauté. «C'est pourquoi j'ai décidé que je pouvais être ici sans me sentir coupable en tant qu'être humain», a déclaré l'acteur de «Dernière nuit à Milan».
«Parce que si nous recherchons la beauté, alors nous pourrions chercher la paix.»
D'autres préoccupations pèsent aussi sur la Croisette cette année. Les «intermittents du spectacle», fatigués des contrats à court terme qui les laissent sans droit aux allocations de chômage entre les festivals, ont menacé de faire grève.
Par ailleurs, lundi, le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof, dont le film «Les graines du figuier sauvage» sera projeté la semaine prochaine en compétition, a déclaré avoir fui l'Iran après avoir été condamné à huit ans de prison et de flagellation. Le film est considéré comme une représentation critique du régime iranien.
Lors de la cérémonie de clôture, le 25 mai, George Lucas recevra lui aussi une Palme d'or d'honneur. Et le 21 mai, la flamme olympique gravira les marches du Palais des festivals.