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Plusieurs travailleurs de la santé rapportaient qu’au moins un symptôme de la COVID-19 persistait 12 semaines après leur infection.
Une nouvelle étude québécoise sur la prévalence de la COVID longue chez les travailleurs de la santé soulève des questions sur l’avenir du réseau, déjà mis à mal par la pandémie.
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L’étude publiée jeudi sur le site de pré-publication MedRxiv, qui n’a pas encore été évaluée par des pairs, a colligé les symptômes rapportés par plus de 6000 travailleurs de la santé qui ont contracté la COVID-19 entre juillet 2020 et mai 2021.
Quelque 40% d’entre eux rapportaient qu’au moins un symptôme persistait 12 semaines après leur infection.
De ce nombre, le tiers rapportait avoir des difficultés cognitives trois mois après avoir été infectés. Plus d’un répondant sur cinq rapportait avoir des trous de mémoire ou des difficultés à se concentrer «souvent ou très souvent».
Vu l’énorme quantité de travailleurs de la santé ayant contracté la COVID-19 pendant les deux premières vagues de la pandémie, la COVID longue pourrait affecter «profondément» la qualité des soins de santé offerts au Québec si les symptômes persistent sur le long terme, mettent en garde les auteurs de l’étude.
«On a des travailleurs qui ont rempli le questionnaire même 25 semaines après leur infection et la proportion qui continuait à avoir des symptômes restait très élevée. Ça ne descend pas rapidement», souligne le Dr Gaston De Serres, médecin-épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec et coauteur de l’étude.
Les travailleurs de la santé qui ont participé à l’étude avaient reçu leur test positif entre juillet 2020 et mai 2021. On parle surtout d’une population qui n’avait pas encore été adéquatement vaccinée, souligne le Dr De Serres.
De plus, les données concernent uniquement des infections par la souche initiale du virus ou du variant Alpha.
«Chez les gens qui sont doublement ou triplement vaccinés, certains font l’infection, mais on peut penser que l’infection chez ces gens-là mène beaucoup moins souvent à la COVID longue que chez les gens qui sont non vaccinés», avance le Dr De Serres, mentionnant également que le variant Omicron est moins virulent que ses prédécesseurs.
Comme le soulignent les auteurs de l’étude, «la prévalence, les facteurs de risque et la durée du syndrome post-COVID sont toujours très mal compris». Davantage d’études seront nécessaires pour comprendre son impact à long terme, notamment chez les personnes qui n’ont pas ou peu de symptômes lors de la maladie initiale.