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«Dans un contexte économique incertain, le Québec ne peut pas se permettre d’être aussi vulnérable.»
Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault a misé presque exclusivement sur les États-Unis.
C'est ce que dénonce l'opposition libérale à Québec, qui accuse la CAQ d'avoir échoué à diversifier nos marchés, la part des exportations du Québec vers les États-Unis ayant crû de 70 % à 73 %.
«Pendant ce temps, aucune augmentation du commerce vers la France n'a été enregistrée», a souligné à La Presse Canadienne le porte-parole libéral en matière d'économie, Frédéric Beauchemin.
Pourtant, dans une entrevue accordée au magazine L'Actualité en août 2018, M. Legault disait vouloir «faire croître les exportations, notamment en Europe, en Asie et en Amérique latine, parce qu'on est trop dépendant des États-Unis».
«Ça a été le contraire, a pesté en point de presse mardi le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay. Il y a eu, avec François Legault, une consolidation de la dépendance au marché américain.»
Non seulement M. Legault s'est éloigné de son objectif de diversification, mais il n'a «rien fait pour améliorer le commerce interprovincial; au contraire, il a ajouté de la réglementation, freinant encore davantage les échanges», selon M. Beauchemin.
«Dans un contexte économique incertain, le Québec ne peut pas se permettre d’être aussi vulnérable face à un seul partenaire commercial.»
Il plaide pour le renforcement de nos liens avec l'Europe et l'Asie, dénonçant du même coup «le manque de vision économique» de la CAQ qui «met en péril notre résilience et notre croissance à long terme».
Les États-Unis sont toujours, de loin, le principal partenaire économique du Québec (73,6 % de nos exportations). En comparaison, la part des exportations du Québec vers la France est de 1,7 %, selon les données compilées par Québec.
En 2021, le gouvernement Legault a adopté la «Stratégie États-Unis» afin d'intensifier la relation avec nos voisins du Sud et développer de nouveaux marchés.
Trois ans plus tard, il augmentait de 20 % ses effectifs aux États-Unis; les bureaux de Washington et de Miami, qui ont été élevés au rang de délégations, ont vu leurs ressources augmenter.
La semaine dernière, alors qu'il était en mission à Washington pour contrer la menace tarifaire de Donald Trump, M. Legault a insisté sur l'importance à l'ère Trump 2.0 de diversifier nos marchés.
Le président américain menace désormais d'imposer des tarifs de 10 % sur le pétrole et de 25 % sur tous les autres produits canadiens. Il prévoit la mise en place de tarifs de 50 % sur l'acier et l'aluminium.
Près de 75 % de tout l'aluminium primaire produit en Amérique du Nord provient du Québec, selon le ministère de l'Économie.
Interrogé mardi dernier à savoir s'il aurait pu mieux préparer le Québec à faire face à la «crise Trump», le premier ministre Legault a défendu son bilan.
«Il y a eu un boom en Amérique du Nord, puis oui, les ventes ont augmenté de 35 % aux États-Unis, parce qu'il y a eu des années vraiment exceptionnellement bonnes», a-t-il dit.
«Je n'irai pas dire aux entreprises: "Arrêtez d'exporter aux États-Unis". Mais on a quand même réussi à augmenter, en Europe et en Asie, les ventes, en moyenne, de 19 %. C'est quand même une belle réussite», a-t-il ajouté.