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La FCEI déplore le climat d'incertitude qui règne autour du commerce entre le Canada et les États-Unis.
L'incertitude entourant la situation des tarifs américains et canadiens cause beaucoup de dommages aux entreprises du pays alors que de nouvelles données de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) révèlent que près de 18 % des PME font face à des annulations ou suspensions de commandes. Cette proportion grimpe à 34 % chez les exportateurs.
«L’incertitude entourant les tarifs est presque aussi dommageable que les tarifs en soi», a fait savoir jeudi dans un communiqué Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche à la FCEI.
«Elle [l'incertitude] se répercute chez les propriétaires de PME, qui sont en train d’adapter leurs opérations au pied levé. Malgré le sursis de quelques semaines, on s’inquiète de l’impact à long terme des tarifs sur les PME .»
Les données de la FCEI ont été recueillies lors d'un sondage éclair en ligne, mené du 6 au 11 février 2025, auprès de 2 236 membres qui sont propriétaires de PME dans tous les secteurs et toutes les régions du Canada.
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Même si on parle de la menace tarifaire des États-Unis depuis un bon moment - et de la réplique du gouvernement du Canada-, il semble que la majorité des propriétaires de PME au Canada (54%) ne sentent pas préparés pour assumer les impacts potentiels des tarifs douaniers américains et canadiens.
Selon des données de la FCEI, environ 24% des PME du Canada envisagent de reporter ou d'annuler leurs projets d'expansion et 20% d'entre elles songent à réduire leur effectif.
«Certaines entreprises pourraient changer leur modèle d’affaires et trouver de nouveaux marchés, mais cela prendra du temps. Cependant, plusieurs exportateurs nous disent que ce sera extrêmement difficile de s’adapter et qu’ils devront décider s’ils procèdent à des mises à pied, s’ils restent au Canada ou s’ils explorent de nouveaux marchés», explique M. Gaudreault.
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Par ailleurs, si 45% des PME canadiennes cherchent de nouveaux fournisseurs pour faire face à la situation des tarifs, 62% pourraient aussi transférer les coûts supplémentaires à leurs clients. «Dans certains secteurs, comme le commerce de détail, beaucoup de propriétaires disent qu’ils devront transférer les coûts supplémentaires à leurs clients. Dans d’autres secteurs, comme l’agriculture, les propriétaires disent qu’ils assumeront la majorité des coûts supplémentaires. Cela dit, le message est clair : les tarifs américains et les contre-tarifs canadiens ajouteront une pression financière sur les entreprises comme sur les particuliers », souligne M. Gaudreault.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante estime que le gouvernement Legault doit agir pour soutenir les PME. L'organisation explique que trois entrepreneurs sur cinq demandent à Québec de réduire les taxes et impôts, de promouvoir l'achat local et d'encourager le gouvernement à s'approvisionner auprès d'entreprises d'ici.
«Ce sont des actions qui devraient être inscrites dans la réponse du gouvernement Legault et incluses dans le prochain budget prévu en mars », ajoute François Vincent, vice-président de la FCEI pour le Québec.
Le gouvernement fédéral a aussi du travail à faire estime la FCEI qui souligne que 81% des PME du Canada qui ont été interrogées pour l'étude estiment que le Parlement devrait être rappelé pour gérer la menace tarifaire.
Les membres de la FCEI demandent à Ottawa de geler la hausse de la taxe carbone prévue le 1er avril, d'adopter une loi pour que les remises de la taxe carbone destinées aux PME soient non imposables et d'adopter la loi proposée pour augmenter le plafond de l’exonération cumulative des gains en capital à 1,25 M$ et maintenir l’incitatif aux entrepreneurs canadiens.
Le président Donald Trump a affirmé jeudi qu’il signerait un décret augmentant les droits de douane américains aux taux appliqués par d’autres pays sur les importations.
«AUJOURD’HUI, C’EST LE GRAND JOUR : TARIFS RÉCIPROQUES !!!» M. Trump a publié un message sur son site de médias sociaux, Truth Social. «MAKE AMERICA GREAT AGAIN !!!»
M. Trump n’a pas précisé comment il définissait le terme «réciproque» et si son décret s’appliquerait uniquement aux droits de douane équivalents ou à d’autres taxes étrangères qu’il considère comme un obstacle à l’exportation de produits américains.
Rappelons qu'après avoir accepté un sursis de 30 jours pour l'imposition de tarifs douaniers pour le Canada et le Mexique, Trump a annoncé lundi qu'il imposera des tarifs de 25 % sur l'acier et l'aluminium à compter du 12 mars. Ces tarifs s'ajouteraient à d'autres, pour un tarif total de 50 % sur ces deux métaux.
Notons que le premier ministre François Legault a brandi, pour la première fois mercredi, la menace de contre-tarifs sur l'aluminium d'ici à la renégociation de l'accord de libre-échange avec les États-Unis. M. Legault était à Washington avec le Conseil de la fédération pour tenter de dissuader l'administration Trump d'imposer des tarifs douaniers sur les produits canadiens.
Près de 75 % de tout l'aluminium primaire produit en Amérique du Nord provient du Québec, selon le ministère québécois de l'Économie.
Avec des informations de l'Associated Press et de La Presse canadienne