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Dans sa défense écrite, Julie Snyder reproche à Gilbert Rozon de faire une «poursuite-bâillon» et de l’avoir l’humilié publiquement.
L’animatrice Julie Snyder a répondu en cour à la poursuite en diffamation pour 450 000 $ intentée par Gilbert Rozon.
Dans sa défense écrite, elle lui reproche de faire une «poursuite-bâillon» et de l’avoir humiliée publiquement.
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Les avocats Mathieu Piché-Messier, Hugo Saint Laurent, Marie-Ève Froment du cabinet Borden Ladner Gervais représentent Julie Snyder, Productions La Lune inc. et Pénélope McQuade dans ce dossier.
«La véritable intention de Gilbert Rozon n’est pas d’être indemnisé [….] mais de limiter l’étendue de la liberté d’expression des défenderesses et de toute autre victime qui serait tentée de les imiter dans le cadre du mouvement collectif de dénonciation des inconduites sexuelles», est-il indiqué dans la défense écrite datant du 14 avril dernier.
On y peut lire que l’animatrice nie de nombreuses allégations l’accusant d’avoir porté atteint à la réputation de M. Rozon lors d’une émission La semaine des 4 Julie diffusée le 29 septembre 2020.
Les avocats de Julie Snyder insistent que les propos de leur cliente sont véridiques et que Gilbert Rozon n’a subi aucun dommage, malgré les diverses procédures judiciaires intentées contre lui.
«Les multiples dénonciations d’inconduites sexuelles graves visant le demandeur près de trois ans avant les propos en litige opposent une fin de non-recevoir à toute prétention voulant que la réputation puisse avoir été entachée par les propos des défenderesses», mentionne-t-on.
Ils dénoncent également l’intention de M. Rozon derrière cette poursuite serait un prétexte pour «faire taire ses victimes».
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«À ce jour, il ne fait aucun doute que le demandeur à l’intention d’attaquer en justice toutes les femmes qui manifestent l’intention de lui tenir tête et d’obtenir justice», argumentent les représentants de Julie Snyder.
De plus, ils déplorent que la somme de 450 000$, réclamée par le demandeur, soit aussi «exorbitante».
«La somme […] n’a pour objectif que d’intimider, de réduire au silence et de museler les défenderesses qui, comme plusieurs autres femmes, ont eu le courage de dénoncer publiquement ses comportements inadmissibles», est-il écrit dans la défense écrite.
De ce fait, ils demandent à la Cour supérieure de rejeter la poursuite en diffamation de M. Rozon, de déclarer sa demande et son comportement comme «abusifs», ainsi qu’une indemnisation à titre de dommages et intérêts punitifs.
Pendant l’émission La semaine des 4 Julie, Pénélope McQuade et Julie Snyder ont dénoncé publiquement Gilbert Rozon. Mme Snyder a affirmé avoir été agressé sexuellement par M. Rozon à Paris au début des années 1990.
«Elle ne parlera jamais de cette agression traumatisante au demandeur, bien qu’elle lui recommandera "de se faire soigner" quelques années plus tard», indiquent les documents de cour.
Après sa dénonciation publique pendant le mouvement #MoiAussi en 2017, une affirmation de Gilbert Rozon aux médias l’aurait poussé à en reparler publiquement.
Quelques jours avant Julie Snyder, l’animatrice Pénéloppe McQuade a aussi déposé sa défense écrite au Palais de justice de Montréal.
Gilbert Rozon s’est fait acquitter par la justice en décembre 2020 avant de poursuivre les deux animatrices pour diffamation.