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Société

Droits de douane: une coalition presse Ottawa de bonifier l'assurance emploi

Ils revendiquent un accès facilité au régime pour les travailleurs touchés, des délais moins longs et des prestations plus généreuses.

Des bobines d’acier à l’usine d’ArcelorMittal Dofasco à Hamilton, en Ontario, le lundi 10 février 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Nick Iwanyshyn
Des bobines d’acier à l’usine d’ArcelorMittal Dofasco à Hamilton, en Ontario, le lundi 10 février 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Nick Iwanyshyn
Lia Lévesque
Lia Lévesque / La Presse canadienne

Alors que la menace d'imposition de droits de douane par l'administration Trump contre le Canada se précise, une coalition de groupes représentant des chômeurs et des travailleurs demande d'améliorer prestement le régime d'assurance emploi.

Dans une sortie conjointe mardi, ces groupes revendiquent un accès facilité au régime pour les travailleurs touchés, des délais moins longs et des prestations plus généreuses.

La coalition, formée des quatre centrales syndicales et de groupes représentant des chômeurs, souhaite l'implantation d'un projet pilote qui prévoit entre autres une norme universelle d'admissibilité de 420 heures de travail durant l'année de référence, ainsi qu'une augmentation du montant des prestations.

 

En entrevue mardi, Milan Bernard, co-porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses, a dit croire qu'il était possible de procéder par voie réglementaire, afin d'accélérer le processus. Il propose ainsi d'adopter un projet pilote, pour une «durée raisonnable» qu'il appartiendra au gouvernement de déterminer.

«S'il y a danger qu'il y ait cette crise-là, qu'il y ait des impacts, il ne faut pas attendre et agir directement pour empêcher que l'anxiété, que l'angoisse, que l'incertitude aient déjà des impacts et puissent détruire les échanges, les vitalités régionales et les conditions de vie des travailleurs et travailleuses», a plaidé M. Bernard.

Les groupes qui défendent les droits des chômeurs rapportent que plusieurs travailleurs dans les industries potentiellement touchées les contactent et s'inquiètent déjà des répercussions de ces éventuels droits de douane sur leurs emplois.

M. Bernard note que les travailleurs des industries manufacturières sont inquiets, mais aussi ceux du transport, par exemple, et même des services connexes dans l'économie régionale, puisque cette dernière serait nécessairement touchée si les travailleurs licenciés réduisaient leurs dépenses.

«On sent une inquiétude généralisée», rapporte-t-il.

Ce n'est pas la première fois que ces groupes revendiquent une amélioration de l'accessibilité à l'assurance emploi et une bonification des prestations. Le contexte actuel des menaces de droits de douane a toutefois rendu la réforme plus pressante, arguent-ils.

«Après la pandémie, il y avait eu une ouverture de la part du gouvernement à aller de l'avant; il y avait eu plusieurs rondes de consultations. Et puis, finalement, ça a fini un peu en queue de poisson. Il n'y a pas eu de réelles avancées. Il y a eu changement de ministre, puis c'est tombé un peu mort au feuilleton. Et là, on se retrouve face à une autre crise, qui demande une autre réponse. Donc, il faut absolument agir pour faire en sorte que le système soit plus robuste, plus solide, pour faire face aux problématiques», affirme M. Bernard.

La coalition regroupe les quatre centrales syndicales, soit la CSQ, la CSD, la CSN et la FTQ, de même que le Conseil national des chômeurs et chômeuses et le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi.

Lia Lévesque
Lia Lévesque / La Presse canadienne