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«Nous sommes dans les temps avec les droits de douane, et cela avance très rapidement.»
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a indiqué lundi que le Canada doit envoyer le message qu'il va «riposter» après que le président américain Donald Trump a réitéré que des droits de douane sur les produits du Canada et du Mexique seraient imposés la semaine prochaine comme prévu.
Lors d'une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron à la Maison-Blanche, on a demandé à M. Trump s'il allait de l'avant avec les tarifs contre les voisins les plus proches des États-Unis.
Le président Trump a indiqué que «les tarifs avançaient à temps, comme prévu».
Le décret présidentiel visant à mettre en œuvre des tarifs de 25 % sur toutes les importations canadiennes, sauf pour l'énergie canadienne à 10 %, avait été repoussé au 4 mars, après que le Canada a accepté d'introduire de nouvelles mesures de sécurité à la frontière.
Le président Trump a déclaré plus tôt ce mois-ci que cette suspension donnerait le temps de parvenir à un «accord économique final».
Le premier ministre Justin Trudeau s'est entretenu avec M. Trump par téléphone, samedi, avant la réunion virtuelle du G7 de lundi. Bien que l'appel ait principalement porté sur l'Ukraine, le cabinet du premier ministre a indiqué que M. Trudeau avait également informé le président des efforts déployés à la frontière canado-américaine pour lutter contre le trafic de fentanyl.
Plusieurs ministres fédéraux et les premiers ministres des provinces se sont rendus à Washington pendant tout le mois, mais on ne sait toujours pas ce que M. Trump souhaite obtenir en échange du retrait définitif de ces menaces tarifaires.
Les données des douanes et de la patrouille frontalière américaines montrent que le nombre de personnes et de drogues qui traversent illégalement les États-Unis en provenance du Canada est minuscule par rapport au volume qui traverse la frontière sud des États-Unis.
Selon Mélanie Joly, les Canadiens ont reçu des commentaires positifs des responsables américains sur les efforts déployés à la frontière. Elle a noté que les États-Unis sont un exportateur net d'armes, de migrants et de drogues vers le Canada.
Le Canada doit être prêt à tous les scénarios pour «pouvoir faire face à l'imprévisibilité du président Trump», a soutenu la ministre.
«Nous devons être conscients que la menace des tarifs douaniers est réelle et qu’elle pourrait perdurer pendant un certain temps, a mentionné Mme Joly lors d’un appel avec des journalistes depuis Londres. Et en attendant, nous devons rester forts et envoyer un message clair : les Canadiens riposteront.»
Le Canada a promis que si les tarifs douaniers étaient appliqués, il riposterait avec un ensemble de taxes de rétorsion sur des milliards de dollars de biens américains.
Le premier mois du mandat de M. Trump a été marqué par un programme de tarifs douaniers de plus en plus important, le président cherchant à réorienter le commerce mondial.
Il a signé un décret exécutif pour mettre en œuvre des «tarifs réciproques» en augmentant les droits de douane américains pour qu'ils correspondent aux taux d'imposition que d'autres pays imposent sur les importations — des taxes qui pourraient entrer en vigueur en avril. Il a ordonné des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, y compris en provenance du Canada, à compter du 12 mars.
Le président américain a également évoqué l'idée d'imposer des droits de douane sur les automobiles et les produits forestiers en avril.
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Donald Trump a mentionné aux journalistes lundi que l'Amérique était «dirigée, dans certains cas, par des imbéciles» en matière de commerce et que «quiconque accepterait de laisser cela arriver à notre pays devrait avoir honte de lui-même».
«Je regarde certains de ces accords, a-t-il déclaré. Je les lisais le soir et je me disais : "Qui signerait un truc pareil ?" Donc les tarifs douaniers vont continuer, oui, et nous allons gagner beaucoup de terrain.»
L’Accord Canada-États-Unis-Mexique a été négocié pendant la première administration Trump pour remplacer l’Accord de libre-échange nord-américain. Le président l’a décrit à l’époque comme le «meilleur accord que nous ayons jamais conclu».
Les experts et les dirigeants canadiens ont indiqué qu’il est probable que les menaces tarifaires actuelles de Donald Trump soient une tactique de négociation pour ébranler le Canada et le Mexique avant une révision obligatoire en 2026 du pacte commercial continental.
Mme Joly a expliqué lundi que de nombreuses menaces d’imposition de taxes visent des pays du monde entier, et qu’il est essentiel d'établir des liens avec les alliés pour trouver une réponse forte. «Il est important que les alliés confrontés à cette menace travaillent ensemble et travaillent en coalition en ayant les mêmes types de contre-mesures.»