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Versement ponctuel de 500 $ pour les adultes au salaire de 100 000 $ ou moins, deficit sous les 3 milliards de dollards et 1,3 milliard $ additionnel en santé; telles sont les mesures du gouvernement pour aider les Québécois.
Le gouvernement québécois a déposé mardi son dernier budget avant la campagne électorale d'octobre. Pour compenser les effets de l’inflation exceptionnelle des derniers mois, la CAQ versera 500$ à tous les adultes ayant un revenu net de 100 000$ et moins.
Cette somme non récurrente sera versée dans les prochains mois à 6,4 millions de contribuables, soit tous ceux ayant un revenu annuel inférieur à 100 000 $.
Le montant sera intégré à la déclaration de revenus de 2021. En clair, cela signifie qu'une personne qui aurait droit par exemple à un remboursement d'impôt de 500 $ recevra en fait un chèque de 1000 $.
Le discours du budget provincial:
Aujourd’hui, on dépose le quatrième budget de notre gouvernement. Aider les Québécois et leur portefeuille : voici ce qui a motivé le ministre des Finances, Eric Girard.
— François Legault (@francoislegault) March 22, 2022
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DOSSIER | Tous les détails du budget provincial 2022
Le chèque vient s'ajouter, et non remplacer, la prestation exceptionnelle annoncée dans le mini-budget de novembre qui s'élevait à 275 $ (400 $ pour un couple) pour une personne seule ayant un revenu inférieur à 50 000 $. Au total, 3,3 millions de contribuables y avaient droit.
En conférence de presse lors du huis clos, le ministre des Finances Eric Girard a affirmé que l’«urgence» provoquée par la hausse du coût de la vie justifiait cette dépense de 3,2 milliards de dollars.
Le solde budgétaire de l’exercice 2021-2022 s’établit à 6,1 milliards de dollars après l’utilisation de la réserve de stabilisation, qui a été utilisée dans sa totalité. Sans les versements au Fonds des générations, l’équilibre budgétaire aurait été atteint en 2023-2024. Le gouvernement prévoit un retour à l’équilibre budgétaire en 2027-2028.
En 2021-2022, le déficit atteindra 7,4 milliards $ après la contribution au Fonds des générations. Et Québec prévoit que le déficit atteindra 6,5 milliards $ en 2022-2023. Quant au déficit structurel, il plafonne à 2,8 milliards $ en 2021-2022.
Si le gouvernement peut se montrer généreux, c'est parce que l'économie québécoise fonctionne à plein régime et que les finances publiques sont en bonne santé, malgré deux ans de pandémie.
La première année de pandémie avait plombé les finances publiques et le déficit du Québec atteignait alors un sommet historique à 15 milliards $. Depuis, il avait déjà fondu de moitié l'automne dernier, à 6,8 milliards $.
- Vous recevrez 500$ : pour compenser la hausse du coût de la vie prévue en 2022, le gouvernement Legault versera un crédit d’impôt de 500$ aux adultes ayant un revenu net de 100 000$ et moins. Le montant sera versé lorsque Revenu Québec aura traité votre déclaration de revenus 2021;
On vous avait promis qu’on allait vous venir en aide pour faire face à l’augmentation du coût de la vie. Aujourd’hui, on livre la marchandise. Le gouvernement accordera un montant de 500 $ à tous les Québécois ayant un revenu de 100 000 $ ou moins. #BudgetQc2022 pic.twitter.com/TXZmllZaGj
— François Legault (@francoislegault) March 22, 2022
- Pas plus de taxes sur les boissons alcoolisées: les taxes sur les boissons alcoolisées qui sont versées au Fond des générations ne changeront pas. Ça ne veut évidemment rien dire pour l’augmentation du prix des produits;
- Nouveau coup de pouce pour les étudiants : les intérêts sur les prêts étudiants qui auraient dû être payés entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023 seront encore une fois pris en charge par l’État, une mesure annoncée par Québec l’an dernier pour pallier les effets de la pandémie.
La journaliste Sabrina Rivet est allée à la rencontre des résidents pour obtenir leurs réactions :
- 8,9G$ en santé: le gouvernement prévoit des dépenses de 8,9 milliards de dollars pour «rétablir le système de santé» pendant les cinq prochaines années. La croissance des dépenses en santé et services sociaux atteindra 6,3 % en 2022-2023, puis 4,5 $ en 2023-2024 et 2024-2025. En éducation, l'augmentation prévue des dépenses devrait atteindre 5,4 $ en 2022-2023, 4,0 $ en 2023-2024 et 3,0 $ en 2024-2025;
- 1,7G$ pour gérer la pandémie : pour 2022-2023, le gouvernement met de côté 1,7 milliards de dollars en prévision de nouvelles vagues de COVID-19. De ce montant, 375 millions de dollars sont prévues pour mener une nouvelle campagne de vaccination (une dose de rappel pour l’ensemble de la population admissible) et 350 millions de dollars pour l’achat et la distribution de tests rapides. Le budget prévoit 20,5 million de dollars d’ici 2026-2027 pour la création d’un réseau de cliniques dédiées au traitement de la COVID longue;
- 1000 nouveaux logements abordables: le budget du gouvernement Legault dédie 100 millions de dollars d’ici 2026-2027 pour la construction d’environ 1000 logements abordables supplémentaires. Afin de favoriser l'accès au logement dans un contexte de hausse du coût des loyers et faibles taux d'inoccupation, Québec consacre 634 millions $ sur six ans pour accroître l'offre de logements sociaux. Ces investissements permettront notamment de compléter la livraison de 3500 logements dans le cadre du programme AccèsLogis;
- Ajout de 6,2M$ pour lutter contre la violence liée aux armes à feu: le gouvernement Legault infuse 6,2 millions de dollars additionnels à la Stratégie québécoise de lutte contre la violence liée aux armes à feu. Le programme est en place depuis l’automne 2021;
- PIB en hausse: le gouvernement prévoit une croissance de l'économie québécoise de 2,7% en 2022 et 2,0% en 2023. En 2021, le PIB avait bondi de 6,3%, après un fort recul de 5,5% en 2020. Le poids de la dette brute par rapport au PIB s'établira à 43,1% en 2022 et le gouvernement prévoit l'abaisser à 41,9% en 2026. En guise de comparaison, ce poids atteignait 52,5% en 2016 et 46,8% en 2021.
Le taux de chômage (à 4,5 % en février) demeure très bas, si bien que le Québec a renoué avec le plein emploi, comme avant la pandémie. Son problème consiste désormais à s'attaquer avec énergie à la pénurie de main-d'oeuvre.
Lundi, le ministre Girard évaluait le risque actuel que le pays se retrouve en récession à 25 %. En temps normal, ce scénario ne dépasse pas les 10 %.
Dans son discours présenté à l'Assemblée nationale mardi, M. Girard a rappelé que son budget était déposé «dans un contexte de grande incertitude», alors qu'on ignore encore quelles seront les suites de la pandémie et quel sera l'impact planétaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Son cadre financier, qualifié par le ministre de «prudent et responsable», s'étire sur cinq ans et totalise 22 milliards $ de nouvelles mesures.