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Et jeudi, l'argent – la totalité des 31,4 mille milliards de dollars – sera épuisé.
C'est maintenant devenu une tradition aux États-Unis: les démocrates et républicains tentent à nouveau de trouver un terrain d'entente sur le plafond de la dette, un débat sans fin qui a souvent donné lieu à la paralysie partielle du gouvernement américain.
Mais avec les républicains aux commandes de la Chambre des représentants et une poignée d'acolytes de Donald Trump qui ont désormais beaucoup d'influence sur le nouveau président de la Chambre, Kevin McCarthy, certains craignent que le bon sens ne prévale pas cette fois-ci.
Et jeudi, l'argent – la totalité des 31,4 mille milliards de dollars – sera épuisé.
«Il est donc essentiel que le Congrès agisse en temps opportun pour augmenter ou suspendre le plafond de la dette», a écrit la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, la semaine dernière dans une lettre aux dirigeants du Congrès.
«Le non-respect des obligations du gouvernement causerait un préjudice irréparable à l'économie américaine, aux moyens de subsistance de tous les Américains et à la stabilité financière mondiale.»
Mme Yellen a clairement indiqué dans cette lettre que le Trésor avait encore quelques mesures dans sa manche – des «mesures extraordinaires» pour restreindre les investissements dans divers fonds de retraite des fonctionnaires, principalement – qui amèneraient le gouvernement vers début juin.
Et Kevin McCarthy donne l'impression d'un homme prêt à utiliser tout le temps à sa disposition.
«Nous sommes à six mois, approximativement (de l'échéance)», a soutenu M. McCarthy, mardi, dix jours après un vote difficile pour accéder à la présidence de la Chambre. Il a fallu 15 tours de scrutin pour qu'il soit élu, ce qui l'a forcé à acquiescer aux demandes de certains membres du caucus d'extrême droite.
«Je voudrais m'asseoir avec tous les dirigeants, et en particulier le président, et commencer à avoir des discussions.»
Les républicains essaient constamment de dépeindre le président Joe Biden comme un démocrate dépensier et ils entendent utiliser leur nouveau levier pour arracher des réductions de dépenses à la Maison-Blanche, en particulier sur les programmes de prestations comme les soins de santé et la sécurité sociale.
Mais il y a plus en jeu, a souligné mardi l'attachée de presse de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. Elle a ensuite dressé une longue liste de domaines qui pourraient être coupés, notamment la sécurité des frontières, la sécurité alimentaire, les efforts de lutte contre la drogue et les programmes de repas scolaires.
Les démocrates résistent, affirmant qu'un débat sur la limite de la dette équivaudrait à jouer avec le feu. Un défaut de paiement, préviennent-ils, mettrait le feu à la maison, déclencherait une grave récession et mènerait à des pertes d'emplois dans le pays et au chaos dans les marchés du monde entier.
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«Le Congrès doit agir et le faire rapidement. Il n'y a aucune excuse pour la politique de la corde raide lorsque les emplois américains et la sécurité économique sont en jeu», a tonné Mme Jean-Pierre.
De son côté, le président McCarthy dit seulement vouloir élaborer un plan pour réduire la dette, équilibrer le budget et mettre un terme à ce qu'il considère comme des dépenses démesurées en lien avec la pandémie de COVID-19.
Lorsque les démocrates étaient majoritaires dans les deux chambres du Capitole, au cours des quatre dernières années, ils ont augmenté les dépenses discrétionnaires de 30 %, avec l'intention de dépenser 10 mille milliards de dollars supplémentaires au cours des dix prochaines années, a soutenu M. McCarthy en entrevue avec Fox News.
«Si vous aviez un enfant, que vous lui donniez une carte de crédit et qu'il continuait d'atteindre la limite, vous ne continueriez pas à l'augmenter. Vous tenteriez de voir d'abord: "Sur quoi dépensez-vous votre argent? Comment pouvons-nous éliminer des choses?"», a-t-il illustré.
Mais mardi, il semblait se montrer plus nuancé: «Qui veut faire subir à la nation une sorte de menace à la dernière minute avec le plafond de la dette? Personne ne veut faire ça.»
Le premier ministre Justin Trudeau s'est également montré optimiste sur la question mardi.
«Le Canada travaillera toujours pour s'assurer que nous sommes en mesure de résister à toute tempête que les États-Unis nous lancent délibérément ou par inadvertance», a-t-il indiqué.
«Nous continuons de surveiller de près ce qui se passe aux États-Unis. Mais nous allons nous assurer que les Canadiens continuent de réussir, peu importe ce qui se passe là-bas.»