Début du contenu principal.
L'artiste explique que le concept dévoilé lundi s'inspire de la «roue médicinale», un symbole important dans de nombreuses cultures autochtones.
Les anciens combattants de la guerre en Afghanistan ont joué un rôle déterminant dans le choix de la conception finale d'un monument qui commémorera les contributions du Canada au conflit.
Après l'avoir réduit à cinq choix, le gouvernement fédéral a demandé à un jury de sélectionner le gagnant et a demandé l'avis du public. Plus de 10 000 personnes ont répondu à un sondage en ligne, et un grand nombre d'entre elles ont servi en Afghanistan ou étaient des membres de la famille de ceux qui ont servi, a souligné le ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay.
Ils ont massivement préféré un design proposé par l'équipe de l'artiste Adrian Stimson : un espace circulaire inspiré d'une roue médicinale autochtone, divisé en quatre parties, avec un sanctuaire intérieur comportant quatre gilets pare-balles en bronze suspendus à des croix.
L'artiste explique que le concept dévoilé lundi s'inspire de la «roue médicinale», un symbole important dans de nombreuses cultures autochtones. Au centre de ce «sanctuaire», on retrouvera quatre gilets pare-balles en bronze, drapés sur des croix.
Adrian Stimson, membre de la Première Nation Siksika, dans le sud de l’Alberta, est lui-même un vétéran des Forces armées canadiennes. M. Stimson s'est joint au Programme des artistes des Forces canadiennes en tant que civil en 2010 et a passé du temps en Afghanistan, observant comment les troupes vivaient et interagissaient avec leur environnement.
«Nous avons demandé conseil aux aînés autochtones, établi des liens avec des militaires et des familles passés et présents», a-t-il expliqué.
«Pendant que j'étais là-bas, je me suis intéressé à la matérialité physique des bases, à la nature industrielle de l'intégration des troupes sur le théâtre de la guerre», a relaté M. Stimson lundi lors du dévoilement de sa conception au Musée canadien de la guerre.
«Imitant cela, le monument est un lieu à découvrir et à révéler. Le monument s'anime à mesure que vous vous approchez sur un sentier sinueux, se révélant lentement, avec un but», a-t-il ajouté.
Trois quadrants du monument comprendront les noms des 158 militaires canadiens qui ont été tués dans le conflit. Le quatrième, qui fait face à l'Afghanistan, vise à honorer la relation du Canada avec le peuple afghan.
Le monument devrait être construit dans le secteur des plaines Lebreton, en face du Musée de la guerre, près du Mémorial national de l'Holocauste.
Cela pourrait prendre encore deux ou trois ans pour finaliser la conception et la construction, a précisé M. Stimson, ajoutant à ce qui a déjà été un processus de plusieurs années.
Le monument a été promis par l'ancien premier ministre conservateur Stephen Harper en 2014, et lundi les conservateurs ont accusé le gouvernement libéral de bloquer le projet.
La mission de 13 ans en Afghanistan a impliqué plus de 40 000 membres des Forces armées canadiennes.
Le ministre MacAulay a confié lundi qu'il «ne peut pas imaginer» ce que c'était pour les familles de ces membres qui ont attendu à la maison.
«(Le monument) sera un lieu pour capturer vos souvenirs, un lieu de réflexion et un lieu de rassemblement pour se souvenir de ceux qui ne sont jamais revenus», a-t-il affirmé.
Le ministre du Développement international, Harjit Sajjan, qui a servi comme lieutenant-colonel en Afghanistan, a dit que la conception capturait «l'essence de cette mission».
«Ce n'est pas l'avenir que nous avions espéré pour l'Afghanistan», a-t-il renchéri, faisant référence à la prise de contrôle du pays en 2021 par les talibans.
«Mais malgré les conditions actuelles en Afghanistan, nous ne devons pas perdre de vue le fait que les efforts canadiens et internationaux ont aidé une génération d'Afghans.»
On estime que 47 245 civils afghans ont été tués dans le conflit entre 2001 et 2021 ainsi que 66 000 membres de la police nationale et de l'armée et plus de 51 000 talibans et combattants de l'opposition.