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«Personne n'a voulu déployer la rampe...»
Sarah Morris-Probert, une ancienne athlète paralympique et présidente de BC Adaptive Snow Sports, est une habituée des voyages.
«J'aime voyager. Parfois, je n'aime pas les moyens d'y parvenir, mais j'aime le tout», a-t-elle confié.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
En avril dernier, Sarah Morris-Probert a fait savoir à WestJet qu'elle voyagerait en fauteuil roulant lors d’un vol aller-retour entre Kelowna et Cabo San Lucas, au Mexique. Mais lorsqu'elle s'est présentée à la porte d'embarquement pour son vol de retour, samedi, elle a appris qu'il n'y avait pas de passerelle pour accéder à l'avion. Les passagers étaient placés dans des bus et conduits sur le tarmac, et il y avait un ascenseur pour la faire monter dans l'avion.
Elle ne s'est pas inquiétée tout de suite. «C'est génial, j'ai déjà utilisé des élévateurs et d'autres choses», a expliqué Mme Morris-Probert. «Nous sommes donc montés dans le bus et nous avons découvert que l'élévateur dont ils parlaient était deux hommes qui allaient la porter sur une chaise, une chaise déjà très lourde.
Elle a donc signalé la présence d'une rampe d'accès pour les fauteuils roulants sur le tarmac.
«Personne n'a voulu déployer la rampe, et j'ai donc dit: "D'accord, je vais me mettre sur la marche, et je vais me hisser pas à pas"», a-t-elle lancé, ajoutant que les autres passagers de son bus la regardaient se frayer un chemin sur les marches métalliques crasseuses menant à l'avion. «C'était humiliant, dégradant et dégoûtant.»
Mme Morris-Probert explique qu'en tant qu'athlète de haut niveau et paraplégique, elle a pu y arriver, alors que beaucoup d'autres personnes en fauteuil roulant n'ont pas pu le faire.
«Elles n'auraient donc eu d'autre choix que de se retrouver dans une situation dangereuse et d'être transportées à bord de l'avion», a-t-elle déploré.
C'est la troisième fois au cours des derniers mois qu'une compagnie aérienne laisse tomber des passagers souffrant d'un handicap. En août, Rodney Hodgins, qui utilise un fauteuil roulant électrique, a dû se traîner dans l'allée pour descendre de son vol d’Air Canada à Las Vegas. Et le 10 novembre, Angela Taylor, une dame de 74 ans originaire de Nanaimo qui utilise une prothèse de jambe et des béquilles pour se déplacer, a été abandonnée à la porte d'embarquement par Flair Airlines et a dû marcher jusqu'à la douane d'YVR parce que la voiturette de golf promise n'est pas arrivée.
«C'est vraiment impardonnable», a lancé Mme Morris-Probert. «Nous sommes en 2023, n'est-ce pas? Cela ne devrait pas se produire.»
Dans un communiqué, WestJet a reconnu qu'un élévateur aurait dû être disponible pour permettre à Mme Morris-Probert de rejoindre son avion.
«Nous nous excusons sincèrement pour les erreurs de manipulation que Mme Morris-Probert a subies pendant qu'elle volait avec WestJet et nous comprenons la gravité de la situation. WestJet s'efforce de s'assurer que tout invité voyageant avec de l'équipement médical tel qu'un fauteuil roulant bénéficie d'une expérience de voyage sans faille et reçoit des soins et du soutien tout au long de son voyage.»
La déclaration indique que lorsqu'un élévateur n'était pas disponible de façon inattendue, des solutions de rechange sécuritaires ont été offerte.
«Après avoir offert les deux options que notre personnel est qualifié et formé pour fournir, Mme Morris-Probert a refusé toute aide du superviseur et des agents du service à la clientèle.»
Mme Morris-Probert conteste cette affirmation.
«J'aimerais savoir quelle était la deuxième option. On ne m'a donné qu'une seule option, qui était d'être attachée à une chaise dans l'allée et portée dans les escaliers. Ce n'est pas très digne et ce n'est certainement pas sûr», a-t-elle critiqué, ajoutant que la rampe d'accès se trouvait juste à côté et qu'elle aurait pu être utilisée pour la faire monter dans l'avion.
Bien que l'expérience ait été décevante, elle ne l'empêchera pas de voyager. Mais Mme Morris-Probert demande instamment à toutes les compagnies aériennes d’en faire davantage pour les passagers handicapés.
«J'aimerais que mon voyage ne soit pas une source d'anxiété. Passer quelques heures à s'inquiéter, à se demander comment je vais pouvoir quitter le vol», a-t-elle conclu. «Je ne devrais pas avoir à faire cela.»
-Un texte de Shannon Paterson pour CTV News