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«Le souverain britannique peut parfois faire faire des gestes symboliques.»
Selon les observateurs de la monarchie, le roi Charles III a trouvé des façons subtiles pour donner son appui au Canada contre les visées annexionnistes du président américain Donald Trump.
Par exemple: le monarque a présenté une épée à Gary Peters, un haut fonctionnaire protocolaire du Parlement canadien, porté des décorations militaires canadiennes, rencontré Justin Trudeau alors que ce dernier était encore premier ministre, et planté un érable rouge dans la cour du palais de Buckingham.
Un professeur d'histoire de l'Université Simon-Fraser, Nicolas Kenny, croit que ces actes symboliques délibérés visent à souligner les relations entre le Canada et la monarchie.
«Le souverain britannique peut parfois faire faire des gestes symboliques pour saluer des pays associés au Commonwealth, mais en faire autant en si peu de temps n'est pas l'effet du hasard», souligne-t-il.
Le Pr Kenny laisse entendre que ces gestes de Charles III «compensent un peu» le refus du premier ministre britannique Keir Starmer de commenter les déclarations de M. Trump sur son envie de faire du Canada le 51e État lors de sa dernière visite à la Maison-Blanche.
Toutefois, le roi ne peut pas en faire plus, étant donné les limites de son autorité politique. «Il n'en a aucune», rappelle-t-il.
Kate Middleton, la princesse de Galles, a célébré lundi le jour du Commonwealth en portant du rouge de la tête au pied.
Pour Ralph Goodale, le haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni, il ne fait pas de doute qu'elle portait «les couleurs du Canada». Il a ajouté que «les symboles sont importants en diplomatie».
Carolyn Harris, une commentatrice établie à Toronto, dit que Charles III se retrouve «dans une situation délicate». Il doit trouver un équilibre entre les intérêts parfois conflictuels du Royaume-Uni et des autres pays du Commonwealth.
À titre de monarque, il doit demeure «au-dessus de la politique». Il ne peut rien faire sans recevoir un avis de son premier ministre. «M. Starmer est très attaché à établir de meilleures relations commerciales avec les États-Unis», soutient Mme Harris.
Selon elle, le choix des vêtements du roi, ses rencontres publiques publicisées avec des officiels canadiens «peuvent rappeler à la population que Charles III est aussi le roi du Canada».
Mme Harris dit que le roi peut aussi jouer un rôle diplomatique plus subtile en invitant une grande variété de personnes lors des visites d'États et des réceptions.
Arthur Milnes, un rédacteur de discours et un historien, croit que le monarque peut jouer un rôle «de caisse de résonance» pour les premiers ministres canadiens. Il rappelle que Charles III, à l'instar de sa défunte mère Elizabeth II, a une connaissance profonde de la diplomatie et de l'histoire. Le roi est tenu au secret d'État.
«On peut s'apercevoir rapidement, et tous les premiers ministres le confirmeront, on peut parler de tout lorsqu'on a une audience avec le roi», mentionne-t-il.
Dans des périodes d'instabilité, le roi peut représenter une forme de stabilité. Il peut rappeler ce qui différencie le Canada des États-Unis.
«Donald Trump peut vouloir devenir le roi, mais le Canada en a déjà un et en a toujours eu un», affirme M. Miles.