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Logement, santé et environnement: le gouvernement libéral délie les cordons de la bourse.
Le gouvernement fédéral fait état d’un déficit de 113,8 milliards de dollars dans son budget présenté jeudi. C’est moins que ce qui avait été projeté lors de la mise à jour économique de décembre dernier. La ministre des Finances Chrystia Freeland évaluait alors le déficit à 144,5 milliards.
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Alors que la relance économique post-pandémique est plus vigoureuse que prévu, le gouvernement libéral se permet toutefois des dépenses importantes, notamment pour répondre à la crise du logement qui sévit partout au pays.
Le gouvernement libéral investira notamment 4 milliards de dollars pour la construction de 100 000 logements, en plus de consacrer 1,5 milliard à la création de 6000 unités en coopératives d'habitation. Le budget conrétise aussi plusieurs promesses faites par le Parti libéral du Canada lors de la dernière campagne électorale en matière d'accès à la propriété. On y officialise par exemple la création du Compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété.
Pour tous les détails sur le budget fédéral 2022, consultez notre dossier spécial.
«Aujourd'hui, le Canada est de retour en force», a lancé d'emblée la ministre Freeland en Chambre, ajoutant que «le temps est maintenant venu de mettre fin aux mesures de soutien extraordinaires liées à la pandémie».
La pandémie aura coûté cher: pas moins de 350 milliards $ de dépenses en deux ans. Signe que le gouvernement croit qu'elle tire à sa fin, il n'entend dépenser que 11,7 milliards $ pour cette année et les suivantes.
Le budget de 2022 ne prévoit toujours pas de retour à l'équilibre budgétaire, mais le déficit sera réduit à 8,4 milliards $ pour l'exercice 2026-2027.
Étienne Fortin-Gauthier décortique le budget au bulletin Noovo Le Fil 17 avec Noémi Mercier :
Point de discorde entre Ottawa et les provinces, les transferts fédéraux en santé atteindront 45,2 milliards de dollars pour cet exercice financier. Les provinces réclament unanimement que le fédéral assume 35% des dépenses en santé. À l'heure actuelle, la contribution fédérale en santé est de 22%.
Pièce maîtresse de l'entente entre le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral, le nouveau régime d'assurance dentaire, se taille aussi une place dans l'exercice budgétaire. Pour la première fois, les libéraux chiffrent ce qu'il en coûtera pour établir le régime promis. Ils prévoient injecter 5,3 milliards $ sur cinq ans à partir de 2022-2023, puis 1,7 milliard $ chaque année suivante.
Comme prévu, le régime dentaire offert aux familles qui ont un revenu annuel de moins de 90 000 $ sera d'abord disponible, dans une première année, pour les enfants de moins de 12 ans. Le régime doit plus tard être élargi à toutes les personnes mineures, puis aux personnes en situation de handicap, avant d'être accessible à tous les ménages à faible revenu.
La présidente-directrice générale de l'Institut du Québec, Mia Homsy, et le président de Traxxion Stratégies et analyste politique, Karl Bélanger, réagissent au budget au bulletin Noovo Le Fil 17 avec Noémi Mercier :
Par ailleurs, sur le plan de l'environnement, le gouvernement Trudeau détaille un peu plus comment il compte atteindre les objectifs de son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre dévoilé la semaine dernière. Pour atteindre sa cible que 60 % des ventes de voitures, d'ici 2030, soit celles de véhicules à zéro émission, Ottawa propose de prolonger, jusqu'en 2025, son programme offrant des rabais pouvant atteindre 5000 $ pour ce type d'achat.
Ainsi, on entend allonger 1,7 milliard $ sur cinq ans en plus d'élargir la portée du programme. Des investissements sont aussi prévus pour agrandir le parc de bornes de recharge, comme une enveloppe de 400 millions $ à Ressources naturelles Canada pour le déploiement de ces installations dans les communautés éloignées.
En matière de défense nationale, le budget prévoit de nouveaux investissements de plus de 8 milliards $ sur cinq ans.
«Ce financement renforcera les contributions du Canada à ses alliances de base, stimulera les capacités des Forces armées canadiennes, continuera d'appuyer le changement de culture et un milieu de travail sain et sécuritaire dans les Forces armées canadiennes, et raffermira la cybersécurité du Canada», peut-on lire dans le document.
Ainsi, les experts du gouvernement calculent qu'Ottawa dépensera environ 1,5 % de son PIB en défense au terme de l'horizon de prévision budgétaire de cinq ans. Ce calcul est basé sur la méthodologie de l'OTAN, qui prend notamment en compte des dépenses comme les pensions des anciens combattants et qui ne figurent pas dans le budget de la défense.
Dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine, la pression est grande pour que le Canada atteigne la cible de 2 % du PIB, comme l'OTAN le demande à ses États membres.
S'ils promettent une foule d'investissements, les libéraux martèlent aussi qu'ils feront preuve de responsabilité budgétaire. "Le Canada a une fière tradition (en ce sens). C'est mon devoir de la perpétuer, et je le ferai", a soutenu Mme Freeland.
Ottawa entend entre autres aller piger dans les poches des banques et assureurs, comme le promettait la plateforme libérale. Le gouvernement créera un impôt spécial uniquement pour l'exercice de l'an passé ainsi qu'un "dividende pour la relance du Canada". Au final, les institutions visées auront cinq ans pour payer 6,1 milliards $ supplémentaires.
Avec La Presse canadienne