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Politique

Abousfian Abdelrazik perplexe face à sa détention au Soudan, selon un diplomate

Il a été arrêté en septembre 2003 alors qu'il se trouvait dans son pays natal pour voir sa mère malade.

Abousfian Abdelrazik parle au téléphone alors qu'il quitte le bâtiment où son cas est entendu à la Cour fédérale à Ottawa le 30 octobre 2024.
Abousfian Abdelrazik parle au téléphone alors qu'il quitte le bâtiment où son cas est entendu à la Cour fédérale à Ottawa le 30 octobre 2024.
Jim Bronskill
Jim Bronskill / La Presse canadienne

Un diplomate canadien qui a rendu visite à Abousfian Abdelrazik, alors qu'il était détenu au Soudan, a mentionné que le Montréalais lui avait indiqué qu'il ne savait pas pourquoi il était détenu et qu'il voulait retourner au Canada.

Abousfian Abdelrazik, qui poursuit Ottawa pour sa détention, est arrivé au Canada en provenance du Soudan en tant que réfugié, s'est installé à Montréal et est devenu plus tard citoyen canadien. 

Il a été arrêté en septembre 2003 alors qu'il se trouvait dans son pays natal pour voir sa mère malade. 

Des responsables des services de renseignements canadiens se sont rendus au Soudan le mois suivant pour interroger M. Abdelrazik sur ses liens présumés avec des terroristes. 

M. Abdelrazik, 62 ans, nie toute implication dans le terrorisme. Il dit avoir été torturé par les autorités soudanaises pendant deux périodes de détention, avant de retourner au Canada en 2009. 

Abousfian Abdelrazik poursuit le gouvernement canadien devant la Cour fédérale pour 27 millions $, affirmant que les autorités ont organisé son emprisonnement arbitraire, encouragé sa détention par les autorités soudanaises et activement entravé son rapatriement au Canada pendant plusieurs années. 

Les avocats fédéraux soutiennent que le Canada n'a pas exhorté le Soudan à maintenir M. Abdelrazik en détention ou à le maltraiter, ni à créer un risque que de telles choses se produisent. 

L'affaire civile devait être entendue il y a des années, mais des inquiétudes concernant des informations sensibles sur la sécurité nationale ont retardé la procédure. 

En décembre 2003, David Hutchings, haut fonctionnaire de la mission canadienne à Khartoum à l'époque, a effectué la première d'une série de visites consulaires avec M. Abdelrazik. 

M. Hutchings a témoigné lundi qu'Abousfian Abdelrazik semblait très effrayé, mais aussi heureux de le voir, étant le premier fonctionnaire canadien à le rencontrer en dehors des agents du SCRS quelques semaines plus tôt. 

«Je me souviens qu'il était tout simplement complètement perplexe et déconcerté. Il n'avait vraiment aucune idée de la raison pour laquelle il était détenu. C'est l'impression que j'ai eue», a mentionné M. Hutchings. 

«La deuxième chose qu'il a dite, c'est qu'il voulait simplement rentrer au Canada», a-t-il ajouté. 

Étant donné la réputation du Soudan en matière de traitement des détenus, M. Hutchings a fait savoir qu'une de ses préoccupations était «qu'il puisse y avoir de mauvais traitements». 

Il a également souligné qu'il ne se souvenait pas que M. Abdelrazik lui ait dit quoi que ce soit sur les sévices qu'il aurait subis derrière les barreaux. 

Quant à ce qu'il devait faire, s'il avait été informé de la torture, «personne ne m'a donné d'instructions précises sur ce que seraient mes obligations», a avancé le haut fonctionnaire. «Mais pour moi, cela aurait certainement changé la donne.» 

S'il avait eu l'impression que M. Abdelrazik «était mal traité, je suppose que j'aurais immédiatement fait une scène», a indiqué M. Hutchings. 

«J'aurais appelé Ottawa immédiatement et peut-être obtenu des instructions de leur part sur la façon dont je pouvais procéder dans cette situation.» 

Selon un exposé conjoint des faits dans l'affaire, le haut fonctionnaire a été informé qu'Abousfian Abdelrazik était détenu parce que le Canada l'avait demandé. 

M. Hutchings a été informé que, si le Canada voulait le libérer, il devait en faire la demande par écrit.

Jim Bronskill
Jim Bronskill / La Presse canadienne