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«Je suis très fière de me trouver du côté progressiste du parti», lance-t-elle.
Tous les aspirants à la succession de Justin Trudeau à la tête des libéraux fédéraux cherchent à se faire passer pour des candidats de l'extérieur. Tous, sauf Karina Gould.
Contrairement à ses adversaires, Mme Gould mise sur des politiques sociales progressistes et parle directement à la base du parti pour tenter de causer la surprise et de se faire élire cheffe du Parti libéral du Canada (PLC).
«Je suis très fière de me trouver du côté progressiste du parti», lance-t-elle.
En plus de miser sur le bilan social des gouvernements libéraux des dix dernières années, elle est la seule candidate à avoir laissé entendre qu'elle pourrait maintenir la taxe sur le carbone.
«Je n'abandonnerai pas la lutte contre les changements politiques.Si je suis entrée en politique, c'est parce que je me préoccupe de l'avenir de la planète, souligne Mme Gould. J'ai de jeunes enfants. Je veux m'assurer qu'ils pourront respirer de l'air pur, boire de l'eau pure et vivre sur une planète sans expérimenter des événements météorologiques extrêmes.»
Mme Gould, surnommée «Karina-la-taxe-carbone» par les conservateurs, juge que la grogne suscitée par la taxe sur le carbone a été alimentée par l'augmentation du coût de la vie. C'est pour cela qu'elle dit proposer des mesures, comme une réduction temporaire à 4 % de la TPS, et de travailler à l’établissement d’un revenu de base garanti.
Stevie O'Brien, une ancienne cheffe de cabinet du ministre Bill Blair, dit que ce message de fidélité de Mme Gould pourrait convaincre certains libéraux de l'appuyer.
«Il y a de nombreux libéraux qui sont très fiers de ce qui a été accompli. Ils ne veulent pas qu'on renonce à cela parce que le chef est devenu très impopulaire. C'est comme si elle disait qu'elle les avait entendus, qu'elle ne jetait pas le bain et l'eau du bain. C'est la seule candidate qui le dit. Cela peut peser d'un certain poids. Plusieurs pourraient la placer au deuxième rang de leur bulletin, si ce n'est pas au premier rang.»
La courte course à la direction du PLC pourrait la désavantager, car elle n'a pas la même notoriété que Chrystia Freeland ou Mark Carney.
Un harceleur a tenté mercredi de la confronter à l'extérieur du Parlement, mais il n'était même pas capable de l'identifier.
«Je peux vous demander qui vous être ? Qui êtes-vous ?», a-t-il lancé.
Le fait de participer à la course à la direction du PLC semble être un bon investissement pour son avenir politique.
«J'ai participé à assez de campagnes électorales pour savoir que les choses peuvent tourner en quelques jours ou en quelques semaines. Chaque jour compte, les débats comptent. Nous savons que les gens sont attentifs à ces événements et qu'ils en profitent pour prendre leur décision.»
Même si personne ne prévoit sa victoire, la jeune députée de Burlington, en Ontario, a impressionné les stratèges libéraux. Selon eux, l'ancienne leader du gouvernement à la Chambre des communes a laissé une forte impression au sein du parti.
«Il y a probablement au moins 10 ministres libéraux qui surveillent la situation et qui se disent qu'ils auraient pu obtenir le même élan que Karina Gould s'ils s'étaient portés candidats», avance Alex Kohut, ancien directeur des recherches au cabinet du premier ministre. Il mène des sondages sur la course à la direction du PLC.
Il convient que Mme Gould ne semblait pas pouvoir sortir du lot au début de la campagne. Il affirme que si 10 candidats s'étaient présentés, elle aurait débuté la campagne au neuvième rang, peut-être au huitième rang. Aujourd'hui, elle fait tourner les têtes au sein du parti.
«Il semble que tout le monde parle d'elle en ce moment. C'est énormément important, encore plus des votes qu'elle récoltera. On la considère comme une potentielle prochaine cheffe du parti. Elle sera l'une des plus importantes ministres si les libéraux forment de nouveau le gouvernement. Il faudrait aussi la surveiller si elle décidait de plonger dans l'arène politique provinciale.»
À 39 ans, Karina Gould est désormais l'une des étoiles montantes du PLC.