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Ces dernières semaines, M. Carney est devenu la principale cible des attaques des conservateurs.
Les sondages, les collectes de fonds et les appuis de députés ne sont pas les seuls éléments qui suggèrent que l'ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, est sur le point de remporter la course à la direction du Parti libéral. Les conservateurs en semblent également convaincus.
Ces dernières semaines, M. Carney est devenu la principale cible des attaques des conservateurs.
Mercredi, le parti l’a accusé d'avoir menti aux médias après le débat de mardi et d'avoir indirectement aidé le président américain Donald Trump dans ses efforts pour inciter les entreprises à se délocaliser aux États-Unis.
«Carney a menti. Il était président du conseil d'administration de Brookfield lorsqu'ils ont voté à l'unanimité pour déplacer leur siège social hors du Canada, à New York, la ville natale de Trump (...) On ne peut pas faire confiance à Mark Carney. S’il gagne, le Canada perd», a écrit le porte-parole du Parti conservateur en matière d'éthique, Michael Barrett, sur le réseau social X.
Mardi soir, lorsqu'on lui a demandé s'il avait approuvé la décision de Brookfield Asset Management de transférer son siège social de Toronto à New York lorsqu'il était président de la société, M. Carney a déclaré aux journalistes qu'il avait «cessé d'être président» à la mi-janvier lorsqu'il s'est lancé dans la course à la direction du Parti libéral du Canada.
«La décision officielle du conseil d'administration a été prise après que j'ai cessé d'en faire partie», a-t-il affirmé.
Mercredi, les conservateurs ont fait circuler une lettre datée du 1er décembre et signée par M. Carney en tant que président du conseil d'administration. Cette lettre indique que le conseil d'administration a approuvé la décision et invite les actionnaires à voter en faveur lors de la réunion du 27 janvier.
La démarche visait à positionner Brookfield Asset Management en vue de son arrivée sur les marchés boursiers américains. La société est détenue à 73 % par Brookfield Corporation, qui est basée au Canada.
Liam Roche, de l'équipe de campagne de M. Carney, a répondu par courriel que cette attaque montre que Pierre Poilievre «a peur de se présenter contre Mark Carney» et qu'«il cherche désespérément à déformer l'expérience sérieuse de Mark dans le monde des affaires parce qu'il n'a aucune expérience économique».
«Les changements signalés sont de nature technique et, en ce qui concerne les emplois, Brookfield a clairement indiqué que les activités canadiennes n'étaient pas touchées», a ajouté M. Roche.
De son côté, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a indiqué en conférence de presse à Victoriaville que les critiques conservatrices sont «de bonne guerre», mais il a exprimé des bémols.
«Si on se met à (...) varger à coup de pelle sur Mark Carney, on va en faire une victime. Il est la personne à qui l'on doit poser les questions. C'est de bonne guerre que les conservateurs soulèvent des questions, à condition que ça soit fait avec, comment dire, une élégance qui, en général, leur échappe. La question c'est: "est-il encore, strictement, un instrument corporatif"?»
Ces révélations n’étonnent pas le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh.
«Ce n’est pas surprenant. Quand Mark Carney était dans le leadership de Brookfield, c’est une entreprise canadienne qui était l’un des géants immobiliers qui étaient parmi les entreprises qui ont fait des rénovictions. Il a décidé d’aider les PDG des grandes entreprises et il a fait mal aux gens, aux travailleurs», a-t-il déclaré aux journalistes après son allocution devant le Conseil des relations internationales de Montréal, mercredi après-midi.
«Cette décision de déménager l’entreprise aux États-Unis montre qu’il n’est pas une personne qui favorise les travailleurs, les gens, il favorise les PDG. Toute sa carrière, c’était ça. Malheureusement, ce n’est pas le gars qui va vous défendre, votre famille, votre travail. C’est le gars qui va défendre les PDG et les ultrariches. Vous méritez mieux que ça», a ajouté M. Singh.
L'ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland, l'ancienne leader parlementaire du gouvernement Karina Gould, l'homme d'affaires montréalais Frank Baylis et Mark Carney ont présenté leurs idées aux électeurs libéraux lors des deux seuls débats de la course, qui ont eu lieu lundi et mardi à Montréal.
Le vote par anticipation a commencé mercredi, permettant aux membres du parti de voter en ligne avant le scrutin du 9 mars pour choisir le successeur de Justin Trudeau.
- Avec la collaboration de Michel Saba et de Frédéric Lacroix-Couture