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Profitons de la relâche scolaire pour mettre nos vaccins à jour.
Même si l’éclosion de rougeole à Montréal paraît limitée, elle mobilise actuellement la santé publique – avec raison – à cause de la nature très contagieuse de cette maladie virale et du faible taux de vaccination observé dans certaines écoles.
Il faut donc agir avant que cette éclosion d’une dizaine de cas ne se transforme en vague.
Transmissible par l’air ou par contacts directs, la rougeole se manifeste par une fièvre élevée, accompagnée de toux et de conjonctivite (yeux rouges). Après quelques jours, une éruption cutanée assez spécifique, sous forme de taches rouges, débute sur le visage avant de se propager au reste du corps. D’autres taches, blanches cette fois, touchent les muqueuses de la bouche.
Au-delà de symptômes assez évidents, la rougeole entraîne parfois des complications graves, particulièrement chez les enfants et les personnes immunodéprimées, et des décès environ une fois sur 3000 cas. Les problèmes plus sérieux comme la pneumonie et l’encéphalite (une inflammation du cerveau) demeurent assez fréquents.
Le principal problème avec la rougeole est sa contagiosité exceptionnelle, évidente lorsqu’on la compare à d’autres infections virales telles que la grippe et la COVID-19.
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La rougeole se distingue par une capacité à infecter environ 12 à 18 personnes à partir d’un seul cas confirmé. Ce chiffre surpasse largement celui de la grippe – dont le taux de transmission se situe autour de 1,5 par cas – et celui de la COVID-19, avec un nombre estimé de 3 à 5 par cas.
Un petit nombre de cas isolés peut ainsi déclencher une épidémie au sein de communautés non ou insuffisamment immunisées, la transmission du virus étant facilitée dans les groupes de personnes n’ayant pas reçu le vaccin, environnement propice à une propagation rapide de l’infection.
L’éclosion de cas de rougeole observée récemment à Montréal paraît être attribuable à deux facteurs, soit la baisse progressive du taux de vaccination, et les voyages internationaux, certains cas étant survenus suite à des contacts en régions endémiques où le virus circule. La santé publique a dressé une liste des lieux à risque et donné des conseils pour les différentes situations.
Pour freiner la propagation du virus, une contagiosité aussi puissante requiert que la majorité de la population soit vaccinée pour atteindre une immunité collective suffisante à endiguer, avec un seuil établi à 95 % pour être vraiment efficace.
La situation est particulièrement préoccupante dans les milieux, surtout les écoles, où les taux d’immunisation ne sont pas suffisamment élevés pour prévenir la propagation de la maladie.
Les taux mesurés à Montréal sont en effet souvent inférieurs à ce seuil. Par exemple, les autorités rapportent environ 89 % de vaccination complète (2 doses) dans les écoles secondaires, et 86 % au primaire. Sauf qu’on nous dit que dans certaines écoles, il est en bas de 50 %, ce qui expose les élèves à un risque de dissémination rapide.
Un des problèmes semble être que la méfiance à l’égard des vaccins s’est accrue durant la pandémie de COVID-19 et que le phénomène a renforcé les craintes face à des vaccins ayant fait leurs preuves depuis des décennies, y compris celle contre la rougeole.
L’hésitation vaccinale et d’autres facteurs s’est d’ailleurs manifestée un peu partout dans le monde, contribuant à la baisse de la couverture contre des maladies bien contrôlées par le passé, comme la rougeole, et ouvrant la porte à une augmentation des cas.
Il faut rappeler l’importance de faire vacciner les enfants et les jeunes non vaccinés avec les deux doses requises contre la rougeole, de même que les adultes nés après 1970, non vaccinés et n’ayant jamais eu la maladie. Et que ce vaccin est non seulement très efficace, mais qu’il est aussi très sécuritaire.
En particulier, je dois souligner que de multiples études de grande envergure n’ont pu démontrer de lien avec l’autisme.
La vaccination représente le moyen le plus fiable pour prévenir la propagation de la rougeole et obtenir l’immunité collective nécessaire pour protéger les populations vulnérables et éviter la montée des cas.
Dans ce contexte, réaffirmer notre confiance envers les vaccins, mise à mal par des commentateurs pas toujours consciencieux, et sensibiliser tout le monde à leur importance sont cruciales que jamais.
Profitons de la relâche scolaire pour mettre nos vaccins à jour.
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