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Car l’heure est grave, a souligné Ghyslain Vallières, porte-parole du SPAL, dans un entretien avec Noovo Info.
«Les chefs d'accusation sont loin d’être banals dans ce dossier-ci», a déclaré l’agent Vallières jeudi. «Le principal chef, c’est voies de fait avec lésions. Ce sont des mineurs, certes, mais ils devront faire face au système judiciaire de la même manière.»
La vidéo obtenue par Noovo Info, qui montre l’agression, est troublante: on y voit un garçon recevoir plusieurs coups de poing d’une vigueur choquante au visage, de la part d’un autre adolescent. Autour d’eux, de nombreux adolescents assistent à la scène, dont la personne qui filme les événements. Cet individu est aussi dans l’eau chaude.
«Dans ce cas-ci, on voit des gens qui filment, encouragent, et ces gens-là sont aussi passibles que l’instigateur principal», note l’agent Vallières en citant le contenu de l’article 21 du Code criminel, qui «nous exprime très bien que, si j’ai participé de manière passive, directe ou indirecte (à un tel événement) et que je n’ai pas voulu aider la personne alors que j’avais les moyens de le faire, ou que j’ai encouragé l’acte, je peux être moi aussi être accusé d’avoir participé à l’acte».
Dans le dossier, on considère ajouter des accusations de séquestration.
Le SPAL se félicite d’avoir agi «rapidement» à la suite des événements – un peu par «chance» après que quelqu’un les ai contacté et les ai informé de la situation, a relaté M. Vallières, ce qui a permis la mobilisation de patrouilleurs sur le terrain, des enquêteurs, de la direction de l’école du Mont-Bruno et des partenaires externes avec de l’expertise en soutien psychologique.
«Le plus rapidement possible, on veut sécuriser la victime et aviser son entourage, parce que cette personne-là – et, on peut l’imaginer, dans toutes les situations de ce genre – peut vivre un choc post-traumatique, avoir besoin d’un soutien psychologique…», explique l’agent Vallières.
«Il faut également aviser la direction parce d’autres personnes qui ont été victimes dans un événement similaire ou été témoins de l’événement pourraient elles aussi avoir besoin de soutien», ajoute-t-il, d’où la mobilisation de personnel de soutien.
Mais le travail n’est pas terminé et le SPAL lance un message aux parents: «vous avez une occasion, ce week-end, d’aborder cet aspect avec vos adolescents».
«Tous les parents devraient l’aborder», dit même l’agent Vallières. «Est-ce que t’as déjà été témoin de ça? T’aurais fait quoi si t’avais été témoin? Si ça t’arrive comme victime, comment tu réagirais. Cette discussion outille nos enfants à savoir comment réagir la prochaine fois. Il n’y a pas de manuel qui peut expliquer ça.»
Que doit faire un jeune quand il est victime d’un événement violent ou y assiste?
L’agent Vallières souligne que même un appel silencieux au 911 entraînera l’intervention de la police. «On va le géolocaliser», explique-t-il. «C’est ce qu’on appelle un 911 raccroché. On va le localiser et venir assister à l’événement. On peut entendre les bruits de fond, les cris…»
«Le 911 va comprendre que tu n’es peut-être pas en mesure de parler avec la centrale mais que, clairement, tu demandes de l’aide», rappelle le porte-parole du SPAL.