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Ceux-ci dénoncent l’inaction de la Directrice de la protection de la jeunesse (DPJ) dans cette histoire, elle qui a soutenu qu’il s’agissait d’un cas «trop délicat».
Jean-Simon Bui s’est entretenu avec l’avocate en droit de la famille Andreea Popescu au bulletin Noovo Le Fil Québec afin d’en apprendre plus sur ces circonstances troublantes. Voyez l’entrevue dans la vidéo liée à l’article.
«Ce n’est pas une question délicate. Il s’agit d’un grave crime sur un jeune enfant qui n’a pas de voix pour s’exprimer», martèle Me Popescu. L'avocate va jusqu’à remettre en question le rôle général de la DPJ.
«Si la DPJ a décidé que c’était délicat [et n’intervient pas], elle qui est la pierre angulaire en matière de protection de la jeunesse au Québec, qui va donner le ton à la police de faire son travail? Qui protège ces enfants?» s’interroge-t-elle.
La DPJ n’a pas les compétences nécessaires pour prendre elle-même la décision d’amener un cas à la police, estime la sergente-détective retraitée du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Janique Véronneau, qui compte sur une vaste expérience en enquête, dont en abus d’enfants, en collaboration avec la DPJ. Selon elle, la DPJ aurait tout simplement trop de pouvoirs.
Mais tout le blâme ne revient pas à la DPJ, aux yeux de Mme Véronneau. «Les personnes à blâmer là-dedans, c’est la société. On a la DPJ qu’on a voulu avoir. C’est nous qui avons choisi ce système, ce modèle de protection de l’enfance auquel on octroie un grand pouvoir supra étatique avec une immunité», déplore-t-elle.
Le possible cas d’excision a d'abord été rapporté par la chroniqueuse de La Tribune, Karine Tremblay. Celle-ci est revenue sur les événements mercredi lors du bulletin Noovo Le Fil Québec animé par Lisa-Marie Blais.
À VOIR | Un potentiel cas d’excision au Québec, la DPJ refuse d’agir
La fillette est née au Québec, mais ses parents sont originaires de l’Afrique du Nord. C’est une éducatrice de garderie de la région de Québec qui a remarqué «qu’il manquait une partie de l’anatomie de la petite fille» lors d’un changement de couche.
La Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ) a ouvert une enquête sur les possibles événements, «considérant la nature et la gravité des informations alléguées». Elle tentera de faire la lumière sur cette histoire et de vérifier «si les droits de l’enfant ont été respectés».
Rappelons qu’une excision est un acte criminel au Canada passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans.
Les éducatrices en garderie de la fillette ont fait «exactement» ce qu’il était prescrit par la loi en tentant de contacter la DPJ, estime la Commission. «La protection des enfants doit être l’affaire de tous et de toutes», affirme-t-on par voie de communiqué.
Dans une réponse écrite à Noovo Info dans la soirée de mercredi, la DPJ affirme que les parents de la fillette sont suivis par leurs services, malgré la réponse offerte aux éducatrices.
Questionné en Chambre, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant a dit qu'il avait contacté la directrice nationale de la protection de la jeunesse, Catherine Lemay. On l'a assuré mercredi après-midi que l'enfant serait «évaluée».
«Elle a le rôle de s'assurer que le processus de signalement et de rétention de signalement soit bien fait, et ça sera révisé», a-t-il expliqué.
M. Carmant a assuré qu'il sera révisé à la suite de cette histoire scabreuse.
Avec des informations d'Alexandre Sauro, Noovo Info, et de la Presse canadienne.