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À Québec, qui est un peu devenu son nouveau chez-soi, Mbilli (27-0, 23 K.O.) tentera d'améliorer sa fiche immaculée chez les professionnels contre Derevyanchenko (15-5, 10 K.O.), un Ukrainien à la fiche beaucoup plus modeste, mais dont la brochette d'adversaires n'est pas négligeable.
Cette liste de rivaux que Derevyanchenko a croisés dans le ring inclut Jaime Munguia, Carlos Adames, Jermail Charlo, Gennadiy Golovkin et Daniel Jacobs contre lesquels il a perdu par décision.
«C'est un combat risqué pour moi», a affirmé Mbilli devant les journalistes après une conférence de presse où le civisme et le respect entre les belligérants ont dominé, jeudi après-midi dans le hall du Centre Vidéotron.
«Mais on en est là. On ne peut esquiver personne, on veut affronter les meilleurs, on se doit de battre les meilleurs. Et lui, je pense qu'il a combattu tous les meilleurs et c'est à moi de lui infliger une défaite encore pire que ce qu'il a eue jusqu'à maintenant», a ajouté le pugiliste d'origine française de 29 ans.
Ce face à face avec Derevyanchenko chez les super-moyens, qui sera diffusé aux États-Unis via le réseau ESPN, sera le clou d'une imposante soirée de neuf combats. Aux yeux de Mbilli, le moment est venu de profiter de pareille tribune pour gravir une nouvelle étape.
«Je pense que c'est le combat le plus important de ma carrière. La télé américaine ne s'est pas déplacée pour rien», a déclaré Mbilli.
«Évidemment, une victoire, une grosse victoire face à lui, ce sera vraiment la clé pour ouvrir les portes des gros combats: 'Canelo' (Saul Alvarez), Munguia et d'autres. Donc, je me dois d'être vraiment très convaincant lors de ce combat. Affronter Derevyanchenko est une façon de dire à tout le monde qu'on est prêt pour les gros combats.»
Marc Ramsay, son entraîneur, voit aussi ce duel comme une étape incontournable pour Mbilli s'il espère, un jour, livrer un combat de championnat du monde.
«Christian prend une marche, ici. Je dirais qu'avant ce combat-là, (Carlos) Gongora était peut-être le meilleur adversaire que Christian avait affronté. Un gars qui, comme lui, avait connu une grande carrière amateure.», a noté Ramsay.
«Là, on fait vraiment le joint entre ce que (Mbilli) a vécu jusqu'à maintenant et où on veut aller en championnat du monde. Pour non seulement se présenter en championnat du monde mais gagner un championnat du monde et devenir stable à ce niveau-là, il faut être en mesure de vaincre de façon assez nette un gars comme Derevyanchenko.»
Le risque que représente cet affrontement, pour Mbilli, est peut-être lié au fait qu'il aura devant lui, estime-t-il, un boxeur doté d'un style qu'il a peu vu jusqu'à maintenant chez les professionnels. Un style, peut-être paradoxalement, un peu semblable au sien.
«Il est vraiment axé sur le combat, sur l'attaque, moi également. (...) C'est vraiment, je pense, le premier adversaire que je rencontre avec un style axé sur l'attaque. Mais en même temps, il est très technique. Il bouge beaucoup, il a également un bon coup d'oeil, il esquive bien. Je pense que c'est l'un des meilleurs que j'ai rencontrés jusqu'à maintenant.»
Ramsay a brossé un portrait semblable de Derevyanchenko.
«C'est un gars qui peut se présenter comme bagarreur, comme il peut se présenter en technicien. C'est un bon contre-attaquant, un gars très brillant. Il faut se méfier de beaucoup de choses», a analysé Ramsay.
De son côté, et malgré la barrière linguistique, Derevyanchenko a quand même pris quelques instants pour afficher son respect à l'endroit de Mbilli. Mais il n'a certes pas l'intention de reculer devant le Français.
«Il n'a subi aucune défaite. Il a eu une carrière olympique. Il est bon. Je pense que ce sera un grand combat. C'est quelqu'un qui est capable de mettre de la pression, mais moi aussi. Je suis prêt pour ça.»
Voyez le reportage de Jacques-Alain Houle dans la vidéo.