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Nombreux sont ceux qui partagent l’avis de ce voyageur interrogé par Noovo Info au sujet des nouveaux frais imposés pour des bagages de cabine par des compagnies aériennes, comme Air Canada.
«On regarde notre facture, on a tellement de frais déjà ajoutés…», dit un autre voyageur rencontré vendredi à l’aéroport Montréal-Trudeau. «C'est une autre façon de faire plus d'argent sur nous autres.»
La réalité n’est pas aussi simple, si on se fie à l’analyse du spécialiste indépendant Mehran Ebrahimi.
«Depuis à peu près une vingtaine d'années, si on regarde et considère le dollar constant, le prix des billets n'a pas tellement augmenté», a rappelé le directeur de l’Observatoire international d’aéronautique et d’aviation civile dans un entretien avec Noovo Info. «Alors, en même temps, il y a l'envie d'avoir des profits supplémentaires, mais aussi l'augmentation de prix du kérosène, ainsi que des coûts de main-d'œuvre et d'exploitation.»
Ainsi, devant cette concurrence, des compagnies comme Air Canada choisissent le chemin de la politique de l'utilisateur-payeur. Les options tarifaires sont donc de plus en plus nombreuses pour les voyageurs. Ainsin, à compter de vendredi, la compagnie aérienne commençait à demander 35 $ pour un premier bagage et 50 $ pour un second bagage. Ceci concerne des articles «plus volumineux» qu’un sac à main ou un étui à ordinateur aux clients détenteurs d’un billet de vol à tarif de base, soit l’option tarifaire la moins chère. Ceci s'applique aux vols en Amérique du Nord et les destinations soleil.
Voici ce qu’entend Air Canada par article «plus volumineux», sans s’y limiter:
Ces bagages doivent désormais être enregistrés avant le contrôle de sécurité. Un voyageur qui omet cet enregistrement se fait imposer des frais de 65 $ par article rendu à la porte d’embarquement.
En d'autres mots, plus on paye, plus l'expérience de vol sera confortable et agréable, ce qui, en contrepartie, veut également dire que ceux qui veulent payer le moins cher possible peuvent le faire. C’est là une sorte «d'équilibrage en fonction de notre budget, de ce qu'on le souhaite», dit M. Ebrahami.
Reste que les revenus liés à ces nouveaux tarifs sont loin d'être négligeables. Certaines compagnies aériennes rapportent que la moitié de leurs recettes provenaient de tarifs auxiliaires.
«Ça représente des sommes extrêmement importantes», constate M. Ebrahami, en dizaine de millions de dollars. «Ça permet de maintenir encore les billets de base pas cher, et on va acheter d'autres options service par service en fonction de ce que nous souhaitons.»
Parmi les principaux transporteurs canadiens, seul Air Transat permet encore à ces passagers de voyager gratuitement avec une valise de cabine, mais la compagnie aérienne québécoise confirme être en sérieuse réflexion et pourrait donc bientôt emboîter le pas à ses concurrents.
Les dirigeants des compagnies aériennes canadiennes, sur la sellette en raison de l'ajout de frais sur les bagages de cabine, ont dit au gouvernement fédéral qu'il doit revoir le système d'aviation du pays s'il veut voir une diminution des prix.
Les chefs de la direction d'Air Canada et de WestJet comparaissaient en décembre devant un comité parlementaire pour répondre à des questions sur leur décision récente d'ajouter de nouveaux frais pour les bagages de cabine.
Air Canada a décidé d’aller grappiller quelques dollars en ajoutant des frais de bagages de cabine pour certains types d’articles que les voyageurs apportent typiquement sur leurs vols.
Avec de l'information de La Presse canadienne.