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Ancien arbitre dans la Ligue nationale de hockey (LNH), M. Auger affirme bien connaître leur réalité.
«Pour l’avoir vécu quand j’étais plus jeune, mon frère a été blessé, des collègues ont été blessés. Des fois, ça ne se rend pas toujours à Hockey Québec», a-t-il admis.
Et c’est l'un des principaux chantiers auquel il entend s’attaquer; soit que l’arbitrage soit chapeauté par Hockey Québec.
«On a maintenant quatre coordonnateurs et un directeur de l’arbitrage. Ça nous permet d’avoir un lien direct avec ce qui se passe sur le terrain. S’il y a une situation qui arrive (…) elle va se rendre plus rapidement à mon bureau et on sera en mesure de fournir du soutien à l’officiel.»
Une réforme des comités de discipline est également en cours. La structure provinciale a déjà été modifiée selon le DG de Hockey Québec.
«C’est une avocate de formation qui a maintenant la charge du comité de discipline et elle a un pool de sept, huit avocats qui vont recevoir les plaintes», a expliqué M. Auger. L’objectif: uniformiser ces comités gérés par des bénévoles qui parfois, selon M. Auger, prennent des décisions arbitraires.
L’arbitre Luc Tétreault, qui a été intentionnellement projeté contre la bande par un joueur, témoigne de son expérience.
«J’ai passé au comité de discipline. J’ai eu l’impression d’être un peu ridiculisé», a-t-il confié.
Il dit avoir reçu des commentaires comme «t’es pas assez rapide», «t’es dans les jambes», «t’es rendu trop vieux pour arbitrer».
Ce genre de situation est déplorée par le nouveau DG de Hockey Québec. «On va s’assurer qu’il y ait une uniformité et qu'aucun comité de discipline ne puisse se moquer d’une personne qui a vécu une situation réelle», a lancé M. Auger.
Les résultats d’une récente étude du Pôle sports HEC Montréal est sans équivoque:
Selon l’étude, 95% des arbitres sont d’anciens joueurs. Éric Brunelle note que «nos arbitres aiment le sport, aiment le hockey, mais ils vivent des événements malheureux. Ils sont victimes de violence. Les conséquences sont assez terribles».
Le chercheur énumère de nombreux impacts à court et long terme dont la dépression, des cauchemars, des troubles d’anxiété, des troubles digestifs, etc. «C’est comme une culture du dénigrement», constate-t-il.
Des arbitres abandonnent l’aréna dans un contexte où la pénurie de ces travailleurs a des conséquences bien réelles, dont l’annulation de match et de tournois.
Selon la grille tarifaire datant de 2022, un arbitre au hockey mineur gagne entre 40 $ et 100 $ par match. Autre constat, les arbitres ont en moyenne moins de 30 ans et 24% sont d’âge mineur.
Voyez le reportage de Marie-Claude Paradis-Desfossés dans la vidéo.