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C’est qu’après 33 ans à donner sa voix à la matriarche des Simpson dans la version québécoise de la série éponyme, il était tout simplement temps pour l’artiste de tirer sa révérence pour ce rôle.
Béatrice Picard était justement de passage au bulletin Noovo Le Fil Week-end animé par Meeker Guerrier afin de revenir sur son illustre carrière.
Béatrice Picard souligne d’entrée de jeu que le doublage au Québec diffère de celui d’autres pays.
«Dans d’autres pays, vous avez soit des acteurs de théâtre, de cinéma ou de doublage. Nous, ici, il faut faire un petit peu de tout. Donc, quand sont arrivés Les Simpson, il a fallu tout de même passer des auditions, même si ça faisait longtemps que je faisais du doublage», raconte-t-elle.
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Le studio américain voulait donc s’assurer que les interprétations québécoises correspondent à ce qu’il avait en tête. Afin de s’y conformer, Béatrice Picard a ainsi consacré de longs moments à se familiariser avec l’interprétation américaine du personnage, de manière à proposer sa propre version.
Il a d’ailleurs fallu un certain temps à la comédienne avant de bien doser son style, bien reconnaissable aujourd’hui. «Quand je ressortais de là, je me disais qu’à un moment donné, je n’aurais plus de voix pour jouer au théâtre! J’étais en train de me briser la voix, il fallait que je la place comme il faut», témoigne-t-elle.
Alors que Les Simpson ont été diffusés pour la première fois en 1989, l’équipe québécoise de doublage de la série a pu avoir un premier aperçu de ce que l’émission proposait comme humour.
«On découvrait à ce moment l’humour des Américains, qui ont su pour une fois accepter leurs petits défauts. Et ils ne les pointaient pas juste du doigt! Je me suis toujours demandé comment ça se faisait que la censure n’était pas entrée là-dedans. Parce que d’habitude, ils censurent tout, mais pas là, tous les défauts y passaient!» se rappelle Béatrice Picard.
Bien que Béatrice Picard soufflera ses 94 bougies au cours de l’été, elle demeure très active. «Je n’arrête pas, s’exclame-t-elle. En vieillissant, on est un petit peu moins rapides. Je m’en rends compte en parlant avec des jeunes.»
Si la comédienne a convenu que le rythme du doublage était devenu un peu trop effréné pour elle, elle insiste toutefois que son départ des Simpson ne signifie pas la fin de sa carrière. «Tout le monde dit que c’est ma retraite des Simpson, mais ce n’est pas ma retraite de comédienne !» conclut-elle.
Pour l’entrevue intégrale, visionnez la vidéo.