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Ils ont constaté que le taux d'accession à la propriété en 2021 était de 17,4% pour les enfants adultes de propriétaires. Pour les enfants adultes dont leurs parents n’étaient pas propriétaires, seulement 8,1% d'entre eux réussissent à acheter une propr
En 2021, les Canadiens dont les parents sont propriétaires étaient deux fois plus susceptibles de posséder une maison par rapport à ceux dont les parents ne le sont pas, selon un nouveau rapport de Statistique Canada.
Ce texte est une traduction de CTV News.
Le rapport, intitulé Les parents et les enfants dans le marché canadien de l’habitation : la possession d’une propriété par les parents augmente-t-elle la probabilité que leurs enfants adultes soient aussi propriétaires?, révèle que la richesse des parents pourrait permettre à leurs enfants d’avoir plus facilement accès à une mise de fonds pour une propriété.
Les enfants auraient accès à un plus grand capital par le biais de dons, d'héritages et d'investissements dans l'éducation.
Pendant ce temps-là, le prix des maisons et des appartements en copropriété a fortement augmenté les dernières années. Les locations abordables n’y échappent pas. Elles sont aussi de plus en difficiles à trouver dans de nombreuses villes.
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Un nombre croissant de Canadiens des générations Y et Z sont exclus du marché du logement. C’est pourquoi les chercheurs de Statistique Canada, Michael Mirdamadi et Aisha Khalid, ont étudié l’influence de la «culture de l'héritage» qui peut contribuer à concentrer les propriétés entre les familles qui disposent d'une richesse intergénérationnelle.
Grâce aux données administratives du Programme canadien de statistiques du logement, Michael Mirdamadi et Aisha Khalid se sont concentrés sur les personnes nées dans les années 1990. Ils ont constaté que le taux d'accession à la propriété en 2021 était de 17,4% pour les enfants adultes de propriétaires. Pour les enfants adultes dont leurs parents n’étaient pas propriétaires, seulement 8,1% d'entre eux réussissent à acheter une propriété.
Les gens qui ont des parents propriétaires de plusieurs biens immobiliers ont trois fois plus de chances d’être propriétaires, avec un taux d'accession à la propriété de 23,8%, en comparaison avec les enfants adultes dont les parents n’étaient pas propriétaires.
En outre, plus de la moitié des propriétaires de plusieurs biens immobiliers nées dans les années 1990 ont aussi des parents qui détiennent plusieurs propriétés. Par contre, seulement 10% de ces personnes ont des parents propriétaires de plusieurs biens immobiliers.
D’ailleurs, le lien entre la richesse immobilière des parents et l'accession à la propriété de leurs enfants adultes est plus fort chez les enfants adultes qui gagnent 80 000$ par an ou moins, selon l'étude.
Les personnes de cette tranche de revenus nées entre 1990 et 1992 ont deux fois plus de chances d'être propriétaires si leurs parents étaient propriétaires. Les personnes nées au cours de la même période et qui gagnent plus de 80 000$ n'ont que 20% plus de chances d'être propriétaires que celles de la même tranche de revenus dont les parents n'étaient pas également propriétaires.
Les chercheurs ont également constaté que les enfants adultes des propriétaires de plusieurs biens immobiliers gagnent en moyenne des revenus plus élevés que ceux des non-propriétaires et des propriétaires d'un seul bien immobilier.
Outre l'examen des données sur le logement, Mirdamadi et Khalid ont analysé les résultats de dizaines d'études existantes sur le logement au Canada. Ils ont constaté que les préoccupations en lien avec l'accès à la propriété sans patrimoine générationnel sont assez répandues et augmentent de jour en jour.
Selon un sondage d’opinion IPSOS, qui date d'avril, la plupart des Canadiens qui ne possèdent pas de logement affirment avoir renoncé à l'accession à la propriété et pensent qu'elle est «désormais réservée aux riches».
Ils ont également souligné une analyse récente de la Banque Canadienne Impériale de Commerce. La tendance croissante de dépendre de l'aide parentale est mise en évidence, en particulier sur les marchés immobiliers les plus importants.
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Ce rapport montre qu'entre 2015 et 2021, la part des acheteurs d'un premier logement qui ont reçu un don financier de leur famille est passée de 20% à 28%. Le montant moyen reçu est passé d'environ 50 000$ à 80 000$.
Une situation qui suscite des inquiétudes quant à l'inégalité intergénérationnelle et à la montée d'une «culture de l'héritage», expliquent Mirdamadi et Khalid. Les préoccupations font écho aux conclusions de l'étude fondamentale de Thomas Piketty sur l'inégalité des richesses. Un fossé se creuse entre les héritiers de grandes richesses et le reste de la population, ce qui pourrait entraîner un retour au «capitalisme patrimonial» du 19e siècle et des siècles précédents.
Le capitalisme patrimonial est décrit dans l'ouvrage de Piketty Le capital au XXIe siècle comme un ordre économique théorique qui apparaît lorsque le taux de rendement du capital - pour les personnes qui possèdent des biens immobiliers- dépasse le taux de croissance de l'économie dans son ensemble.
Dès que la fortune est transmise par héritage, Piketty estime qu'elle produit une classe de personnes capables de vivre des revenus de la propriété ou des investissements. À l’inverse, les personnes qui n'héritent pas de la richesse ou de la propriété luttent pour y parvenir.
Les recherches ont montré que les taux d'accession à la propriété chez les jeunes ont diminué dans de nombreux pays, y compris le Canada.