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Voici ce à quoi seront confrontés les propriétaires l'année prochaine à Montréal.
L’administration Plante a confirmé mercredi lors de la présentation du budget de la Ville de Montréal que les propriétaires d’immeuble résidentiel feront face en 2024 à une hausse de taxes de 4,9 %. Il s’agit de la plus importante augmentation depuis 2010.
L’an dernier, la Ville de Montréal avait aussi dû procéder à une hausse des taxes foncières pour les propriétaires d’immeubles résidentiels. Celle-ci avait atteint 4,1 %.
Devant les défis qu’occasionnent notamment l’inflation galopante, l’administration Plante doit donc aller chercher davantage dans les poches des détenteurs de propriétés résidentielles à Montréal.
Sabrina Rivet a recueilli des réactions de Montréalais, en ce jour de budget. Voyez son reportage dans la vidéo liée à l'article.
En ce qui concerne les immeubles non résidentiels, la hausse des charges fiscales foncières atteindra 4,6 %.
Les deux augmentations demeurent sous le seuil de l’inflation de 5,2 % observée par l’Institut de la statistique du Québec en date du 31 août dernier.
Ce sont les propriétaires qui résident dans l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro qui auront la plus forte hausse de taxe (7,2 %) en 2024.
Cette hausse des taxes aidera à financer le budget de 6,99 milliards de dollars pour l’an prochain. Tout comme en 2023, c’est la sécurité publique qui taille la part du lion avec 18,3 % de la somme, ou 821 millions de dollars. Il s'agit d'une hausse de 35 M$ par rapport à l'an dernier.
Parmi les autres grosses dépenses, Montréal augmentera sa contribution à l'Autorité régionale de transport (ARTM) de 48,4 millions de dollars, pour un total de 715,6 millions de dollars (ou 10,2% du budget total).
Montréal a également présenté mercredi son budget de travaux d’immobilisations estimé à 23,9 milliards de dollars sur 10 ans. Les fonds concernent des projets à long terme, allant des infrastructures liées à l’eau à l’entretien des routes, ainsi que des projets de lutte contre les effets du changement climatique.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, estime que l’approche de son administration est «prudente». L’élue ajoute que les défis liés à l’inflation, de la crise du logement, des changements climatiques et des personnes en situation d’itinérance sont impossibles à «ignorer» et que ceux-ci s’intègrent à la gestion des fonds publics.
Selon toute vraisemblance, l’offre de service de la Ville de Montréal ne sera pas affectée l’an prochain.
«Il faut comprendre que lorsqu’on demande aux gens de contribuer via leurs taxes au budget de la ville c’est pour des services de qualité», a expliqué Benoit Dorais, responsable de finances par intérim.. «Tout le fardeau pour réussir à combler ce budget, il n’est pas [sur le dos] des contribuables […] nous-même on a fait un travail important pour revoir les différents programmes [afin de sauver de l’argent].»
En octobre dernier, Mme Plante avait admis que l’année en cours avait été «particulièrement» difficile. On avait par ailleurs retardé l’embauche de 400 postes, ce qui permettrait de toucher des surplus de 115 millions de dollars.
La présentation du budget survient dans un contexte plutôt tendu à l'hôtel de ville de Montréal alors que la président du conseil exécutif, Dominique Ollivier, a quitté ses fonctions lundi entre autres en raison d'un scandale dans lequel elle était embourbée.
Le nouveau président du conseil exécutif de Montréal, Luc Rabouin, était de passage au bulletin Noovo Info 17 afin de revenir sur le budget déposé mercredi.
Voyez son entrevue avec Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo ci-dessous.
«On sait que ce sont des temps difficiles pour les Montréalais et Montréalaises. Toutes les dépenses augmentent. C’est vrai pour eux, c’est vrai pour la Ville. Nos dépenses augmentent, nos contrats pour le déneigement coûtent plus cher, pour les matières résiduelles coûtent plus cher», a-t-il énuméré.
M. Rabouin a souligné que l’augmentation des taxes se situait tout de même sous l’inflation.
Pour l’intervention intégrale de Luc Rabouin, voyez la vidéo.
L'augmentation de près de 5% des taxes résidentielles est un affront à classe moyenne, affirme l'opposition officielle à l'hôtel de ville.
«Projet Montréal est l’incarnation même de la gauche caviar. Ce budget 2024 est à l’image d’une administration cloîtrée dans sa tour d’ivoire alors que les Montréalais n’arrivent plus à se loger, à se déplacer et à payer leur épicerie», a affirmé Alan DeSousa, porte-parole d'Ensemble Montréal en matière de finances.
L’administration Plante «méprise la classe moyenne», ajoute Ensemble Montréal dans un communiqué.
On estime que les taxes «phénoménales» sont utilisées pour augmenter les salaires du personnel de la Ville. «Projet Montréal finance ses dépenses extravagantes et irresponsables sur le dos des contribuables», croit l'opposition officielle.
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