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Santé

«Décourageant»: Une situation toujours préoccupante dans les urgences au Québec

À Montréal, le taux d’occupation sur civière a bondi de 127 % à 141 % par rapport à l’année précédente.

À Montréal, le taux d’occupation sur civière a bondi de 127 % à 141 % par rapport à l’année précédente.
À Montréal, le taux d’occupation sur civière a bondi de 127 % à 141 % par rapport à l’année précédente.

Le quatrième bilan de la situation des urgences au Québec révèle que la pression sur les hôpitaux ne diminue pas, particulièrement à Montréal. C'est ce qu'a annoncé Santé Québec dans un point de presse vendredi.

Entre les périodes 2023-2024 et 2024-2025, le taux d’occupation sur civière au Québec a légèrement augmenté, passant de 114 % à 115 %, entre le 14 et le 27 janvier 2025. La situation est restée stable par rapport à l’an dernier.

Toutefois, une disparité régionale importante persiste: à Montréal, le taux d’occupation sur civière a bondi de 127 % à 141 % par rapport à l’année précédente, tandis que pour la Montérégie, Laval, les Laurentides et Lanaudière, il est passé de 137 % à 132 %. Ces taux restent bien au-dessus de la moyenne québécoise, plaçant une pression considérable sur les infrastructures locales.

La durée moyenne de séjour sur civière a légèrement diminué, passant de 19,1 heures à 18,8 heures, soit une amélioration de 18 minutes par patient, au cours de la même période. À l’exception de Montréal, la situation s’est améliorée au niveau national en ce qui concerne la durée des séjours.

À VOIR ÉGALEMENT | Situation dans les urgences: Montréal et le 450 sous forte pression

En moyenne, les urgences québécoises ont enregistré 9 580 visites quotidiennes entre le 14 et le 27 janvier 2025, marquant une augmentation de 4,4 % par rapport à l’an dernier. Cela représente plus de 400 visites supplémentaires par jour par rapport à la même période en 2024, exerçant une pression accrue sur les équipes médicales.

Montréal, qui représente environ un quart de la population québécoise, enregistre plus de 220 visites de plus par jour, soit la moitié de l’augmentation totale de la province.

En revanche, la Montérégie, Laval, Lanaudière et les Laurentides ont vu une augmentation de 120 visites supplémentaires par jour, mais ont enregistré une légère baisse du taux d’occupation et de la durée de séjour.

Des défis pour le personnel des urgences 

Le taux d’occupation élevé et la durée prolongée des séjours sont des enjeux quotidiens pour le personnel des urgences. Selon une employée du CHUM, les hôpitaux sont fréquemment saturés par des patients en situation d’itinérance ou de dépendance, une réalité difficile à gérer.

«C’est décourageant»
-Nathalie Moreau, présidente de l’APTS au CHUM

Elle ajoute que les personnes en situation d’itinérance apportent souvent leurs effets personnels, compliquant ainsi la gestion des espaces d’urgence.

Santé Québec souligne, de son côté, que l’augmentation des visites est principalement due à la complexité croissante des cas traités, notamment des usagers plus âgés et plus malades.

Une clientèle plus complexe à Montréal

Véronique Wilson, directrice générale adjointe à la coordination réseau chez Santé Québec, explique que les patients nécessitent davantage de soins et de temps, ce qui allonge la durée des séjours sur civière.

Elle mentionne également que certains hôpitaux spécialisés desservent une population venant de l’extérieur de la métropole, avec des patients dépassant parfois 30 % de la clientèle dans certains établissements comme le CHUM et le CUSM.

Pour répondre à cette pression, plusieurs hôpitaux ont mis en place des plans pour augmenter temporairement leur capacité hospitalière.

Les virus saisonniers seraient sous contrôle 

Concernant les virus saisonniers, le Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique du Québec, a assuré que la situation ne devait pas être perçue comme alarmante. Selon lui, les tests positifs à la COVID-19 sont en baisse, et bien que de nouveaux variants ont émergé, ils ne sont pas plus dangereux que ceux déjà rencontrés.

Il a également précisé que la vaccination continue d’être efficace contre ces variants. En ce qui concerne le virus respiratoire syncytial (VRS), son incidence semble également diminuer grâce aux 43 000 doses de traitements préventifs administrées aux nouveau-nés, ce qui a contribué à réduire les hospitalisations chez les jeunes enfants.

«Se faire vacciner aujourd'hui, ça reste pertinent et ça réduit les risques.»
- Le Dr Luc Boileau, directeur national de santé publique du Québec

La santé publique demeure toutefois vigilante en ce qui concerne le virus de l'influenza alors que le pourcentage de tests positif au virus est en augmentation et qu'on s'attend à ce que ça continue un peu. 

Le directeur national de santé publique du Québec a tenu à réitérer les bienfaits de la vaccination face aux virus, dont ceux d'hiver, au Québec.

Avec les informations de Lila Mouch et Jennifer Gravel pour Noovo Info.