L’APES se dit préoccupée par la pénurie de main-d’œuvre, qui perdure depuis plusieurs années en province, mais aussi par des bris de services.
«On constate […] que dans des secteurs critiques où on devrait avoir des pharmaciens d’établissement, les soins et les services pharmaceutiques ne sont pas couverts», explique Linda Vaillant, pharmacienne et directrice générale de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec.
Mme Vaillant estime qu’il est nécessaire de mettre en place des mesures pour attirer les jeunes vers la profession de pharmaciens d’établissements de santé.
En Mauricie et au Centre-du-Québec, 80 % des besoins en pharmaciens ne sont pas comblés dans les urgences.
«Dans votre cas, 80 %, ça veut dire qu’il y a très peu de milieux où il y a un pharmacien. Ce que ça a comme effet, c’est que ça contribue à engorger plus l’urgence quand il n’y a pas de pharmacien», affirme Mme Vaillant.
Un retour à la table des négociations?
L’APES interpelle donc le gouvernement du Québec et lui demande d’agir et d’entreprendre des négociations en vue du renouvellement de l’entente de travail avec les pharmaciens d’établissements.
L’entente avec les pharmaciens d’établissements de santé est échue depuis maintenant deux ans et la partie syndicale à déposer ses demandes au gouvernement il y a un an.
«Il ne se passe rien. Les négociateurs du gouvernement n’ont pas le mandat de s’asseoir avec nous pour amorcer les échanges. On semble nous dire que c’est une question de priorité, le gouvernement a d’autres dossiers à gérer, mais entre vous et moi, je pense que le gouvernement est capable de marcher et mâcher de la gomme en même temps», plaide Linda Vaillant.
Des centaines de pharmaciens supplémentaires seraient nécessaires au Québec pour bien répondre aux besoins de la population.
Les détails dans le reportage d’Alice Trahan.