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Un échange vigoureux a eu lieu entre un avocat représentant le «convoi de la liberté» et le commissaire Paul Rouleau.
Les tensions ont monté d'un cran, mardi, aux audiences publiques de la Commission sur l'état d'urgence, tandis qu'un échange vigoureux a mené à l'expulsion d'un avocat représentant des organisateurs du «convoi de la liberté».
Brendan Miller, qui représente certains organisateurs de la manifestation dont Tamara Lich, a interrompu le témoignage du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, pour demander que le directeur des communications du ministre, Alex Cohen, soit appelé à témoigner.
Le juge Paul Rouleau, le commissaire présidant l'enquête, a demandé à la sécurité de faire sortir M. Miller de la salle d'audience après que l'avocat eut interrompu le commissaire et l'eut accusé de refuser de se prononcer sur des demandes similaires.
«J'essaie de faire mon travail», a déclaré M. Miller aux journalistes à l'extérieur de l'édifice de la Bibliothèque et des Archives à Ottawa, où se tiennent les audiences.
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Il a dit qu'il avait fait plusieurs demandes pour appeler d'autres témoins et demandé que les documents fournis par le gouvernement fédéral ne soient pas expurgés.
«Ils ont essayé de transformer toute cette procédure en une enquête sur les échecs de l'ancien chef de la police d'Ottawa, Peter Sloly plutôt que sur l'invocation de la Loi sur les mesures d'urgence. Et mon devoir envers mes clients et mon devoir en tant qu'avocat est de découvrir la vérité», a-t-il argué.
Mme Lich, qui a témoigné devant la commission il y a quelques semaines, a éloigné M. Miller des journalistes.
Un peu plus tôt, M. Mendicino avait déclaré à la commission que les ministres fédéraux s'inquiétaient pour leur sécurité personnelle dès le début de la manifestation du «convoi de la liberté» à Ottawa, car certains manifestants avaient évoqué sur les médias sociaux la possibilité de cibler leur résidence.
Les notes d'une séance d'information ministérielle le 26 janvier, avant l'arrivée du convoi à Ottawa, indiquent que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) était au courant que des manifestants tentaient de recueillir les adresses personnelles de députés, y compris du premier ministre.
La GRC craignait aussi que la manifestation ne se sépare pour inclure plusieurs endroits proches des résidences des politiciens.
M. Mendicino a affirmé mardi devant la commission Rouleau que la GRC avait renforcé la sécurité personnelle autour de plusieurs ministres et de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam, parce que les manifestations étaient axées sur les restrictions sanitaires liées à la COVID-19.
Les manifestants sont arrivés à Ottawa deux jours plus tard, le vendredi 28 janvier, et ont garé des centaines de véhicules pour bloquer les rues de la capitale pendant des semaines, tandis que des manifestations similaires bloquaient des passages frontaliers.
Voyez le récapitulatif d'Étienne Fortin-Gauthier au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré un état d'urgence le 14 février, qualifiant les manifestations de crise nationale mettant en danger la sécurité publique et la sécurité économique du Canada.
M. Mendicino est l'un des sept ministres fédéraux qui doivent témoigner cette semaine devant la Commission sur l'état d'urgence. La commission Rouleau doit déterminer s'il était justifié, pour le gouvernement, d'invoquer la Loi sur les mesures d'urgence l'hiver dernier pour mettre fin aux blocages des manifestants. Cette loi d'exception n'avait jamais été invoquée depuis son adoption en 1988 pour remplacer la Loi sur les mesures de guerre.
Le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, devrait témoigner plus tard mardi. Il pourrait être questionné sur les préoccupations des provinces des Prairies selon lesquelles elles n'ont pas été suffisamment consultées.
D'autres ministres devraient comparaître devant la commission Rouleau tout au long de la semaine. Le témoignage du premier ministre Trudeau est attendu vendredi.
Plusieurs avocats qui participent aux audiences de la commission Rouleau estiment qu'Ottawa met trop de temps à déposer des documents et ils s'inquiètent d'un manque de transparence du gouvernement fédéral.
Des milliers de pages de documents ont été déposées en preuve à la Commission sur l'état d'urgence, qui doit déterminer si le gouvernement était justifié d'invoquer en février la Loi sur les mesures d'urgence pour mettre un terme aux blocages des manifestants du «convoi de la liberté» à Ottawa et à des passages frontaliers.
Paul Champ, l'avocat qui représente les résidents et les entreprises d'Ottawa touchés par les manifestations, soutient que les documents du gouvernement fédéral arrivent trop tard dans le processus d'audiences publiques de la commission.
Me Champ souligne ainsi que lui et d'autres avocats n'ont reçu qu'après minuit, dans la nuit de mardi, quelque 200 pages de documents, dont beaucoup concernaient le témoignage, quelques heures plus tard, du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.
Des centaines de nouveaux documents devraient être soumis cette semaine, alors que d'autres ministres doivent témoigner, avant le premier ministre Justin Trudeau, qui est attendu vendredi.
Les documents déjà déposés en preuve à la commission comprennent notamment des textos échangés entre les ministres et des membres de leur personnel politique, des courriels, des communications internes de la police et des rapports de renseignement.