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«C'était une routine. Je ne me suis jamais demandé pourquoi.»
Georges Marcoux était en bonne voie pour gravir les échelons de l'entreprise lorsqu'il a été frappé par un stress et une anxiété insupportable. Comme il n'arrivait pas à dormir, il a consulté son médecin, qui lui a prescrit de l'oxazépam, une benzodiazépine utilisée pour traiter l'anxiété.
Ce médicament l'a aidé et il a fini par le prendre tous les jours pendant 35 ans.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Il affirme qu'au fil des ans, aucun médecin ou pharmacien ne lui a demandé pourquoi il prenait ce médicament, qui peut entraîner une dépendance et augmenter le risque d'accident.
M. Marcoux explique que ce n'est que lorsqu'il a commencé à en apprendre davantage sur les effets secondaires du médicament qu'il a décider d'arrêter.
«Je pouvais tomber, j'avais des problèmes de conduite», a-t-il expliqué. «J'ai aussi cinq frères et sœurs qui sont morts de la maladie d'Alzheimer, et je ne voulais pas suivre cette voie.»
Selon la Dre Emily McDonald, directrice du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription, les personnes âgées sont particulièrement exposées au risque de se voir prescrire des médicaments potentiellement inappropriés.
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Cela s'explique par le fait que ces aînés sont souvent confrontées à plusieurs maladies à la fois et que le temps passé avec leur médecin est limité.
«Lorsque vous êtes dans le cabinet du médecin, vous êtes soumis à de fortes contraintes de temps. Il est donc plus rapide de rédiger une ordonnance que d'expliquer pourquoi nous n'avons pas nécessairement de solution au problème qui se présente à nous. Parfois, nous n'avons pas d'option médicamenteuse valable et nous choisissons donc la seule option qui s'offre à nous», a avancé la Dre McDonald.
La Dre McDonald et son équipe de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont étudié les données relatives aux ordonnances recueillies entre 2013 et 2021, et 42% des personnes âgées de plus de 65 ans prennent au moins un médicament inapproprié, ce qui peut entraîner des chutes et des troubles cognitifs. Les trois médicaments les plus prescrits sont:
Selon elle, même s'ils sont efficaces, nombre de ces médicaments ne sont pas destinés à être pris à long terme et, avec l'âge, la façon dont ils sont métabolisés se modifie.
«Je pense que les patients doivent vraiment avoir les moyens de se demander quels sont les effets secondaires de ce médicament», a-t-elle dit. «Serait-il préférable que je ne prenne aucun médicament? Existe-t-il un traitement non médicamenteux pour cette maladie?»
Elle estime que la prise de décision doit être davantage partagée entre le prescripteur et le patient.
En janvier, le Collège des médecins du Québec a annoncé des mesures supplémentaires pour surveiller les médecins qui prescrivent trop de médicaments tels que les opioïdes et les benzodiazépines.
Selon la Dre McDonald, le problème est de plus en plus connu et les ressources pour aider les gens à arrêter de fumer sont de plus en plus nombreuses. Toute personne souhaitant en savoir plus sur le médicament qu'elle prend et trouver du soutien peut se rendre sur le site du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Le fait de participer à une étude sur le sommeil a aidé M. Marcoux à se débarrasser de l'Oxazepam. Selon lui, le processus a pris un an et a été difficile, mais non seulement il se sent mieux, mais il dort mieux également.