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La séquence de sept jours de grève du Front commun et ses 420 000 syndiqués qui doit débuter vendredi semble désormais inévitable.
La séquence de sept jours de grève du Front commun et ses 420 000 syndiqués qui doit débuter vendredi semble désormais inévitable.
Au lendemain d'une nouvelle proposition effectuée par le gouvernement Legault, les représentants du Front commun ont affirmé qu'ils étaient «loin d'une entente». «Ça serait un drame si demain on acceptait une offre de 12,7% sur 5 ans», a affirmé Magalie Picard, présidente de la FTQ, au nom des représentants du Front commun jeudi lors d'un point de presse.
Mme Picard a aussi parlé de l'importance de démystifier la «croyance populaire» concernant l'offre du gouvernement, qui présente une «offre globale de 16,7 %». «Il n'y a aucune personne dans les 420 000 personnes dont on représente qui recevrait 16,7 %. La bonification est de 12,7 %», a-t-elle dit. «Le gros pourcentage» des gens qui recevrait un 4 % supplémentaire concernent des postes qui doivent être créés.
«Il n'y a pas que les augmentations salariales. Le premier ministre doit comprendre que nous devons faire des avancées aux tables sectorielles. Ce week-end, il y aura des médiateurs aux tables sectoriels [...] Ça demeure névralgique», a ajouté Mme Picard.
Un peu plus tôt, le premier ministre François Legault s'est dit «très ouvert sur le monétaire». Il s'attend même à ce que les parties s'entendent sur les augmentations de salaire.
En contrepartie de cette ouverture «sur le monétaire», il réitère qu'il souhaite davantage de souplesse dans l'application des conventions collectives.
Lors d'une mêlée de presse à l'Assemblée nationale, il a carrément accusé les syndicats de vouloir gérer les services publics à la place des gestionnaires. «Ce n'est pas normal que notre réseau soit géré par des syndicats plutôt que par des gestionnaires», a-t-il mentionné.
Le président de la CSQ, Éric Gingras, a réfuté ces reproches de manque de flexibilité de la part des syndicats. «Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on en fait des mouvements aux tables.»
Il en veut pour preuve le fait que le front commun, qui a déposé ses demandes basées sur des contrats d'une durée de trois ans, serait «prêt à travailler sur plus d'années». Le gouvernement, en effet, fonde son offre sur un contrat de cinq ans.
La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, a déjà reproché aux gestionnaires du réseau, avec ces demandes de «flexibilité», de chercher en fait à déplacer les infirmières d'établissement de santé, d'unité de soins, voire de quart de travail, à volonté.
Aux yeux de la FIQ, cela revient à traiter les infirmières comme des pions interchangeables, sans reconnaissance de leur expertise.
Mercredi, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a bonifié encore une fois son offre salariale destinée à l'ensemble des employés de l'État, la faisant passer de 10,3% à 12,7 % sur cinq ans. Les syndicats ont toutefois jugé cette offre insuffisante.
Pendant ce temps, le front commun intersyndical, qui est constitué de la CSN, de l'APTS, de la FTQ et de la CSQ, amorcera vendredi sa troisième séquence de journées de grève, cette fois-ci d'une durée de sept jours. Il débraiera donc jusqu'au 14 décembre inclusivement.
Par ailleurs, des enseignants de la Fédération autonome des enseignants (FAE), qui ne font pas partie du Front commun, ont manifesté devant les bureaux du centre de services scolaires de Montréal ce jeudi. Noovo Info a pu confirmer que le regroupement avait déposé une nouvelle contre-offre au gouvernement et que les discussions étaient toujours en cours.